Vingt et un ans après le coup d'Etat militaire commis par les généraux algériens contre le président Chadli,l'Egypte qu'on croyait en pleine mutation démocratique se retrouve dans la même tourmente. Morsi,le premier président démocratiquement élu dans l'histoire du pays depuis des générations est arrêté, ses partisans sont persécutés, nombreux parmi eux sont physiquement éliminés ou emprisonnés . Le processus démocratique est bloqué. Comme en Algérie en 1992,la société égyptienne se retrouve aujourd'hui divisée . Militaires et islamistes se déchirent. Une question s'impose,cette crise née de l'affrontement entre les convictions des militaires et des islamistes , incombe-elle à qui ? Pour les militaires qui se comportent en sauveurs du pays contre un supposé obscurantisme des islamistes ,la responsabilité revient aux islamistes . Au même moment,les islamistes élus démocratiquement crient au hold up et se considèrent victimes d'une injustice historique . Ces données soulèvent des interrogations concernant nos sociétés méditerranéennes de culture arabo-islamique . Peut- on nous contenter de nos convictions pour gérer un pays ?Une équipe dirigeante doit elle se contenter de ses seules convictions pour gérer un pays,ou doit elle tenir compte des données locales ,régionales et internationales avant de prendre ses décisions ? Il est clair que les certitudes des uns et des autres risquent de les éloigner tous loin du moindre raisonnement rationnel. La conviction est vécue dans ce cas comme une croyance ferme source d'aveuglement et de violences. Sachant que les relations entre hommes et groupes d'hommes,sont enchevêtrées, les intérêts des uns au sein d'une société,ne peuvent jamais être vécus comme un phénomène isolé et séparé des intérêts de l'ensemble de la communauté nationale . S'impose alors la notion de responsabilité qui interviendra pour modérer les convictions des uns et des autres et remettra les intérêts de toute la société au dessus de toute conviction.