Triste fut avant-hier, jour de la disparition d'un immense joueur de notre illustre équipe du FLN. Feu Mutapha ZITOUNI. Pour les jeunes qui ignorent un pan considérable de notre lutte pour la libération du pays, l'équipe du FLN a été un facteur déterminant pour la cause nationale. C'est notamment grâce à cette glorieuse équipe que la question de l'indépendance de notre pays a été inscrite à l'ordre du jour de la Société des Nations, actuellement l'O.NU. Il faut savoir que l'idée de former cette équipe doit être portée au crédit de nos stratèges et il faut leur rendre hommage. L'idée a été de rappeler les joueurs qui évoluaient au sein du championnat français et il fallait y croire en la libération de notre pays pour avoir eu cette géniale idée. Et c'est ainsi que les joueurs évoluant dans le championnat français avaient reçu « l'ordre » de plier bagages et de rejoindre Tunis. Il faut se replacer dans le contexte de l'époque pour saisir la notion de sacrifice qu'il fallait pour quitter un pays comme la France où les joueurs évoluaient dans un contexte apaisant, pour rejoindre Tunis et épouser le cause du FLN qui n'assurait rien de concret. Il fallait juste faire preuve d'une abnégation sans faille pour répondre à l'appel du FLN. Le sacrifice était d'autant plus immense pour notre grand Mustapha ZITOUNI qui se trouvait en regroupement sportif avec l'équipe de France en Suède. Il formait à lui seul l'ossature défensive de l'équipe de France et un avenir doré lui était tracé. Il n'a pas hésité une seule seconde à rejoindre Tunis Pour répondre à l'ordre donné. Il a eu, même durant son séjour à Tunis, une offre sérieuse de la part du Rel Madrid du Grand De Stephano auquel il été répondu poliment par la négative. .C'est dire le sacrifice et l'abnégation de cet homme. Même au lendemain de l'indépendance, il avait choisi de rester au pays où il avait fait les jours heureux du RCKouba. Une brassée de footballeurs prestigieux lui doit beaucoup. Il n'a malheureusement pas reçu l'hommage qu'il méritait. Autant l'on peut comprendre la France qui s'est distinguée par un silence assourdissant. Mais, que dire des autorités algériennes qui n'ont pas eu un seul geste envers ce grand homme qui a passé les 13 dernières années de sa vie cloué au lit par la maladie. Un groupe d'algériens s'est même constitué pour tenter de lui venir en aide. C'est juste pitoyable pour le pays et j'invite les jeunes et les moins jeunes d'avoir un moment de compassion pour la veuve du défunt, pour son fils Malik et pour toute sa famille. Cher Mustapha, tu nous manques déjà. Badreddine BENYOUCEF, Nîmes France