Ce que l'on appelle le syndrome du General Toufik Mediene alias "Rab Edzair" n'est pas un phénomène transitoire ni le fruit de l'imagination de quelques politiciens véreux conteurs d'histoires. Il s'agit en fait d'un état clinique, une maladie même, qui existe dans la société algérienne depuis notre décolonisation de la France en 1962. Sa monstruosité, qui a atteint son paroxysme en 1992, apparait et réapparait sous certaines circonstances spécifiques. C'est exactement de la même façon qu'un médecin diagnostiquera une maladie par l'observation des symptômes du patient, que nous pourrons déterminer le mal rongeant la société algérienne. Dans ce contexte, l'observation attentive du symptôme Toufik ou des symptômes du tristement célèbre Département du Renseignement et de la Sécurité nous révélera l'existence du syndrome du même nom, qui au fil des années a fauché impunément la vie de milliers de compatriotes. La situation que dénonce le Secrétaire General du FLN, même si elle relève d'objectifs inavoués et aussi très enclin a la controverse, rend cet homme et son abominable structure particulièrement problématique, tant « ils » sont nuisibles aujourd'hui en activité, et davantage encore demain quand « ils » s'effondreront. Bien que peu de réflexions aient abordé la désastreuse gestion du pays par les départements SM-DRS, beaucoup d'observateurs ont émis des opinions concordantes sur les transformations par la répression du caractère humain individuel de l'Algérien et l'obscurcissement des interactions sociales. Cette lacune est importante parce que la manière dont un régime policier affecte une société est de loin beaucoup plus dangereux à long terme que l'accusation du régime d'être fasciste ou non. Cette philosophie semble avoir reculé depuis quelques temps, mais en termes de perspectives sociales et psychologiques, elle nous jette encore dans l'obscurité et l'incertitude. Le syndrome de Toufik Mediene n'est pas un phénomène éphémère, il se fonde sur une stratégie très élaborée. La première étape concerne le discours dans lequel la discussion est menée irrationnellement, et comme conséquence, relativement peu de personnes expriment leur soutien sans équivoque. La seconde étape consiste dans la manipulation de l'opinion public, ou les réseaux sociaux surveillés par les milliers de soldats informatiques, ajoutés aux medias traditionnels de propagande, ils représentent une armada considérable à la fois, de perversion, de motivation et de revitalisation. Et enfin vient une dernière étape ou l'adoption d'habitudes et de mauvais reflexes fait le reste du ravage. Malheureusement pour nous, cet ensemble de notions indéchiffrables pour l'Algérien moyen provoque des problèmes de communication entres les différentes couches sociales qui se désolidarisent les unes des autres. L'ère de Rab-Edzair était la période propice pendant laquelle nos principales caractéristiques ont été (dé)faconnées dans le sens négatif, le régime bien qu'illégitime avait le pouvoir de changer les structures mentales des gens. Il me parait essentiel d'examiner de très prés ces affreuses transformations de la personnalité algérienne, si l'on veut essayer des que possible prescrire une médication et une réhabilitation d'urgence. Le règne de Rab-Edzair fut un temps où la poigne de fer était le seul moyen de persuasion fiable. Il croyait dur comme fer, du moins jusqu'à la semaine dernière, en la loi de la jungle et était profondément convaincu que l'histoire s'écrit seulement par et pour le vainqueur. Des lois et des systèmes modernes ont été élaborés et mis en place pour camoufler la répression, la corruption, l'incohérence et l'irrationalité de la gestion d'un Département qui s'est spécialisé dans les mass-murders. Sachez General Toufik Mediene alias Rab-Edzair que si nous n'avons jamais osé vous défier, c'était soit par lâcheté ou par manque de confiance, et ces deux opinions n'ont finalement généré que de la haine. Aomar Rami Le 10 /03/2014