Né dans les années 20 du siècle passé,le mouvement national tel qu'il fut conçu par les trois pères fondateurs du nationalisme algérien des temps modernes que sont Messali,Farhat Abbas et Benbadis,avait pour objectif de réveiller la conscience politique des algériennes et algériens . Après trois décennies de militantisme et de sensibilisation politique et civique,le peuple algérien décida enfin de se prendre en charge mettant ainsi fin à 132 ans de nuit coloniale . Cependant,la date qui devrait correspondre à « l'indépendance »,s'est avérée suite à l'opportunisme, l'inconscience et l'égoïsme de certains,comme une simple remise en question des objectifs du mouvement national . En effet,alors que le mouvement national a créé une véritable dynamique politique en dotant un pays sous domination étrangère de très nombreuses personnalités politiques qui se sont avérés aussi compétentes qu'efficaces,les dirigeants de l'Algérie « indépendante »ont dès 1962,mis le peuple sous tutelle lui interdisant ainsi la moindre activité politique . Chemin faisant,aprés 52 ans de règne marqué par une véritable stratégie de dépolitisation massive,le pays se retrouve face à un véritable désert politique . C'est ainsi et alors que la vie politique nationale est sous anesthésie,la poste nationale et les facteurs algériens s'activent . Après la lettre de l'ancien président de la république Zeroual,celle de l'ancien chef du gouvernement Hamrouche,celle de messieurs Ali Yahia,Ibrahimi et Yelles,celles des généraux à la retraite Yala et Benhadid et celle de Abassi,le courrier continue à affluer et les facteurs continuent à courir ,alors que notre vie politique continue à somnoler . En effet,au moment où partout dans le monde,une campagne électorale présidentielle symbolise le dynamisme politique,chez nous la dépolitisation massive et volontaire imposée aux algériens depuis 1962,nous contraint à faire de la politique et à mener campagne, soit par claviers interposés soit par correspondance ! Par ailleurs,les lettres rédigées par les différentes personnalités quels que soient leurs contenus et quelles que soient les appartenances politiques des expéditeurs , renseignent sur le degré de notre faillite . Il est à noter que si la scolarité par correspondance,se rapporte à l'absence d'une école ou à l'impossibilité d'accéder à une école,la pratique de la politique par correspondance,est synonyme d'absence de vie politique liée soit à la présence d'une autorité interdisant toute action politique,soit à une impossibilité de communication entre acteurs politiques par manque de confiance . Force est de constater que dans le cas algérien,l'absence de vie politique est liée au monopole qu'exerce le D.R.S sur la chose politique . Cette triste réalité, a fini par engendrer un climat de suspicion marqué par une crise de confiance entre personnalités politiques d'où le recours aux fameuses lettres . Quelles solutions ? Le retrait de l'armée et de ses services de la vie politique,ne sera possible que si les différents correspondants déchirent leurs lettres et décident enfin de se rapprocher les uns des autres . Seule une instance des opposants algériens, ouverte à toutes les personnalités civiles et militaires ayant manifestées leur opposition à ce régime en faillite,pourra créer un rapport de force qui poussera les tenants du pouvoir à négocier une phase de transition qui débouchera pacifiquement sur un changement de régime . Dans le cas contraire,nous continuerons à communiquer par claviers et par lettres interposées au moment où le régime entretient le statu quo en optant soit pour une solution à la zimbabwéenne et maintient ainsi un Mugabé malade,soit en optant pour une solution à l'ivoirienne,ce qui revient à imposer un Ouatara algérien incarné par un Benflis sans prérogatives,juste pour faire croire aux algériens qu'ils ont provoqué le changement,alors que le véritable pouvoir ne changera pas de mains !