On aura tout vu lors de la campagne électorale que le pouvoir a imposée à un peuple résigné, avachi, incrédule et croyant pourtant à un sursaut patriotique seul rempart contre l'indécence qui nous a tous engloutis !… On a entendu les uns et les autres se déchirer pour un fauteuil qui semble désormais destiné à accueillir à nouveau le postérieur de Bouteflika, enfin j'allais dire le maintenir dans sa posture car elle lui sied si bien. Tout le monde a convenu que l'on est devenu « la risée du monde ». Tous les journaux occidentaux, lorsqu'ils évoquent l'élection algérienne ne se privent plus de préciser l'âge de Bouteflika, son état de santé, son invisibilité depuis deux ans et émettent des doutes certains sur sa capacité à diriger un pays de 38 millions d'habitants. Mais, ce qui s'est passé il y a deux jours a dépassé tout le reste. Lors d'un entretien accordé à Monsieur Manuel Garcia-Margallo, ministre espagnol des affaires étrangères, on a bien entendu Bouteflika lui seriner une plainte venue d'un autre monde. Alors que le pauvre diplomate était venu en Algérie pour sans doute consolider les relations bilatérales, il a du subir une diatribe présidentielle concernant un autre candidat qui d'après lui, a pratiqué selon lui « du terrorisme télévisuel !… » Il faut désormais s'habituer à cette expression « du terrorisme télévisuel... » On ne peut que rester pétrifié en entendant ce genre de déclaration malvenue adressée à un diplomate qui ne s'attendait pas à se voir infligé ce rôle de récepteur de critiques électorales. La vidéo circule sur you tube et je vous invite à constater l'air effaré du pauvre ministre. Désormais, malgré les déclarations de ces sbires Amar Ghoul, Amar Benyounès (qui ont été exfiltrés in extrémis d'une réunion à Marseille, de son fidèle toutou Sellal qui menace les non votants de représailles après le 17 avril, ni des autres qui prennent soin de barricader les salles où ils déversent leur venin contre les opposants au 4ème mandat, on peut désormais confirmer que Bouteflika est définitivement hors d'usage et que le pays sera gouverné, pour les 5 années à venir, par procuration. Et comme plusieurs de mes compatriotes qui ont pris l'habitude de conclure leurs interventions par « Rabbi Yesstour », je ne peux que leur emboiter le pas.