« Pour la paix et la stabilité de notre pays. » ! C'est le principal argument de campagne des tenants du statu quo dans notre pays. Une nouvelle légitimité pour le pouvoir en place ! Il fallait remplacer la légitimité révolutionnaire longtemps mise en avant pour justifier l'accaparation du pouvoir par la génération de ceux qui ont contribué à la « libération » du pays. Moi ou le chaos ! Quitte à laisser d'ex dirigeants du FIS dissous à réactiver leurs réseaux informels et renouer avec une propagande qui a fait son temps. Le « Ikhaoufou Fina » de l'autre bord ! A coup de vidéos, de discours, de slogans creux.... Tout a été mis en avant pour « faire peur » à une population traumatisée par la décennie noire, conséquence pourtant de l'incurie de ce même pouvoir. Le pouvoir profite ainsi des puissants moyens de communication dont il dispose pour instrumentaliser cette cruelle période de notre histoire. Mais aussi de l'extraordinaire pauvreté des discours de notre « opposition » dont on n'a retenu, pendant cette campagne, que les clash avec une journaliste, ou les menaces d'un Benflis à bout d'argumentation, et qui lui aussi, a essayé de surfer sur la peur. Ne pas croire à l'actuel occupant d'El Mouradia et croire en son rival, issu du même sérail est aussi une ineptie incompréhensible. Comme si le peuple algérien, désarçonné, cherchait quand même une issue. L'émotion est donc devenue un argument de campagne puisque, pour le reste, le pouvoir a fini par comprendre que les gens ne sont pas dupes et que le bilan économique, social et culturel est loin d'être en sa faveur. Mais dans les deux situations, il y a tromperie et détournement. Parce que, aussi bien dans la guerre de libération nationale que pendant la décennie noire, c'est le peuple et le peuple seul qui a payé le lourd tribu. Deux victoires usurpées sans scrupules par les caciques du régime en place. Mais « On peut tromper une personne mille fois. On peut tromper mille personne une fois. Mais on ne peut pas tromper mille personnes, mille fois. ». Nous y sommes ! Youcef L'Asnami