Depuis des années déjà, la chronique algérienne est rythmée par le fracas des affaires qui frappent de plein fouet les plus hautes instances de l'Etat. Règlements de compte entre les clans qui se disputent la conquête du pouvoir depuis 1957 à ce jour ou bien le régime ne s'embarrassant d'aucun scrupule, a décidé de dévoiler au grand jour sa véritable nature, celle d'un Etat délinquant qui compte plus de milliardaires que Paris, Londres, Berlin, Washington et Tokyo réunis ? Jamais depuis l'indépendance du pays, ni par l'ampleur et la diversité de la corruption et des détournements, ni par l'importance des dirigeants cités par la rue, le pouvoir n'aura été cerné de si près par autant de scandales. La liste des affaires paraît aujourd'hui interminable : A Khalifa, Tonic Emballage, purge des services secrets, Chakib Khellil, l'autoroute Est Ouest, la faillite programmée de l'aide comptable I Rabrab, le généralTouati, lé général de corps d'armée Med Mediene, A Haddad, le directeur général de Sonatrach limogé pour avoir refusé de céder des marchés de gré à gré avec le groupe Haddad (selon les dires de la presse écrite algérienne)...Et toutes ces affaires ont un nom en commun : Said Bouteflika. A lire donc cette presse, on n'est plus dans un Etat, mais dans un syndicat ou le jeune frère de l'actuel président tient le rôle du chef de la famille des Corleone. Un jeune parrain qui veut organiser la république en bande organisée, et auquel seule une certaine presse, à sa tête El Watan de Omar Belhouchet, ose résister, refuse de faire allégeance. Qui est Said Bouteflika ? L'Algérie est-elle une caserne de brigands et de fellagas de la cinquième colonne ou une république ou l'on doit faire la promotion de l'acte politique et citoyen? Peut-on accuser une personne dont on ignore tout ? Oui ! Puisque c'est avec la rumeur et l'intox savamment distillées par les services secrets qu'on a démoli à tour de rôle Abane Ramdane, Lamine Debaghine, BenKhedda, Ferhat Abbas, Ahmed Ben Bella, Chadli Bendjdid, Liamine Zeroual et le dictateur Boukharouba accusé au lendemain de ses funérailles d'être détenteur d'un compte se chiffrant à des centaines de milliards de dollars à la Chase Manathan Banque, à New York. Il ne s'agit pas ici de laver et de prendre la défense de la personne de Said Bouteflika, mais de s'assurer de la véracité des faits dont on l'accable depuis que son frère est président de la république. Si ce n'est pas une opération similaire à celles qui ont mis au tapis tous les prédécesseurs de A Bouteflika, cela y ressemble drôlement Sinon pourquoi autant de soupçons et d'accusations sur la personne de Said Bouteflika lorsque des généraux, des colonels et des officiers subalternes, accessoirement militaires et généralement délinquants sexuels,ayant bâti des fortunes de façon illicite et criminelle sont protégés par cette même presse qui cherche à nous vendre l'image d'un président corrompu jusqu'à la moelle ? D'autant plus, derrière chaque cartel, derrière chaque réseau de trafiquants il y a l'ombre d'un militaire. A l'école polytechnique d'El Harrach ou il fut étudiant, Said Bouteflika avait laissé de bons souvenirs à tous ses camarades. Il était apprécié pour sa gentillesse et sa conduite irréprochable. « Il était le premier à dire bonjour à tout le monde (...) À aucun moment nous n'avons détecté en lui les signes d'un être arrogant porté par des ambitions démesurées et crapuleuses », témoigne l'un de ses anciens camarades de promotion. De même, à l'université de Bab Ezzouar ou il avait assumé la fonction de « prof », il a marqué par son exemplarité les étudiants...Dés lors, on se demande comment un être apprécié pour ses valeurs par tous ses anciens camarades et étudiants, se retrouve au cœur de tous les scandales, soit le sujet préoccupant de la presse...Rien que pour cela, M Said Bouteflika vous nous devez des explications.