«Certains organes de presse se sont donnés le droit d'accuser les départements ministériels d'obédience MSP, et ce principe n'est pas étendu aux autres» a déclaré, hier, Bouguerra Soltani à la presse en marge de la journée parlementaire que sa formation politique a organisée sur la corruption. Le chef de file du MSP qui a, déjà, fait appel à la levée de toute immunité et l'abolition de toute forme de protection pour les personnalités de haut rang qui seraient impliquées dans des affaires de corruption, a mis en évidence l'innocence des cadres de son parti, impliqués directement dans des affaires de corruption. «C'est à la justice seule de trancher sur leur accusation ou innocence» a-t-il répondu à une question d'un confrère. Et d'ajouter: «De toute façon, moi je suis convaincu de leur innocence et les accusations portées contre eux, (secrétaire général des travaux publics et celui de la pêche et des ressources halieutiques, Ndlr) ne sont que de la poudre aux yeux pour occulter des conflits plus sérieux voire graves, au sommet». Il y a de cela quelque temps, le président du parti islamiste a jeté un pavé dans la mare lors d'une rencontre avec la presse, en annonçant détenir des dossiers de corruption sur de hautes personnalités. Mais hélas, cette déclaration s'est retournée contre lui. La poistion du du MSP M. Bouguerra qui intervenait à la fin de la journée parlementaire a indiqué que le terrorisme est le premier facteur qui alimente le phénomène de la corruption. Ce responsable du MSP a indiqué qu'avant les années 1990, la période du terrorisme, il n'existait pas de milliardaires en Algérie, et les gens ont profité du malheur des uns pour faire leur bonheur. L'intervenant a, aussi, indiqué que le trafic de drogue, les marchés publics (gré à gré), les partis politiques qui ne font pas leur travail ainsi que les crédits bancaires accordés sans remboursement sont autant de causes de la propagation du phénomène de la corruption. La presse pointée du doigt Il est devenu une coutume pour nos responsables de pointer un doigt accusateur sur la presse nationale chaque fois qu'un scandale éclate. D'ailleurs, les intervenants à la journée parlementaire parrainée par le MSP confirment ce constat. Durant toute la journée, les parlementaires ont insisté sur le rôle de la presse à dénoncer les scandales de corruption dans le pays. Dans l'intervention de Abderrezak Mokri, il a été souligné que la presse écrite n'a pas le droit de mettre à nu des scandales sans preuves et elle devrait rapporter l'information et non pas des illusions. La question qui mérite d'être posée : quand est-ce que la presse a dénoncé une affaire de corruption qui s'est avérée fausse?. Ce n'est un secret pour personne que l'affaire de corruption qui a éclaboussé la société nationale d'hydrocarbure Sonatrach a été mise à nu par la presse nationale. Pour M. Mokri, la presse «pourrait dérailler en alimentant la corruption de la démocratie» dans le cas où cette dernière est utilisée par certains lobbies pour induire l'opinion publique en erreur.