La loi de finances 2015 vient d'être adoptée par le conseil des ministres et personne n'a relevé un signe fort qui laisse présager de sombres lendemains. On nous annonce, sans coup férir que le déficit budgétaire avoisinera les 4000 milliards de dinars !… Autrement dit, il va falloir aller chercher 400.000 milliards de centimes pour couvrir ce déficit abyssal. Dans d'autres contrées, une projection aussi sinistre aurait levé un bouclier de protestations de la part de la société toute entière. Pour faire le parallèle et tenter d'injecter une dose de pédagogie dans le débat, c'est comme si un salarié avec un revenu mensuel de 35000 DA projette de dépenser en 2015, la somme de 2 milliards de centimes !… La comparaison n'est pas aussi farfelue car on a tenté de relativiser le chiffre avancé avec les revenus supposés de l'Algérie (98% d'exportations d'hydrocarbures), des réserves de change connues (200 milliards de dollars) et les charges inélastiques de l'Etat. Pour en revenir à notre salarié qui compte dépenser une somme démesurée par rapport à son revenu réel, disons qu'il va s'endetter pour plus de 47 ans, à supposer qu'il réserve tous ses revenus exclusivement au remboursement de sa dette. Je peux comprendre qu'un profane en macro économie peut percevoir mon cri d'alarme comme du chinois mais juste pour le mettre devant une évidence palpable. Ce salarié qui s'endette de la sorte comme compte le faire l'Etat Algérien, doit comprendre que sa dette ne sera résorbée au mieux qu'en 2061 !… Autrement dit, il laissera des dettes à 2 générations après lui. Les enfants de ses petits enfants supporteront donc les frasques de cet inconscient. Et c'est ce compte faire l'Etat Algérien, en ses temps indécis où nombre de pays n'ont comme seul souci que de limiter les dépenses publiques pour équilibrer les comptes. Et l'on apprend que pour le prochain plan 2014-2019, l'Etat compte dépenser la bagatelle de 270 milliards de dollars avec en ligne de mire des recettes fiscales pétrolières conséquentes. Il nous reste plus qu'à prier pour un prix du baril de pétrole à plus de 100 dollars pour les prochaines années. C'est une politique suicidaire qui ne veut pas dire son nom et les gouvernants algériens sont près à tout pour conserver une paix sociale... Virtuelle. .