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Crise, reconfiguration du pouvoir économique mondial et place de l'Algérie dans les relations internationales TROISEIEME PARTIE

J'articulerai ma démonstration en six parties interdépendantes : 1.-les leçons de la crise économique d'octobre 1929 et d'octobre 2008 ; -2.-crise et accroissement de l'endettement des Etats ; -3.-stratégie américano- chinoise face à la cotation du dollar, fonds souverains et finance islamique ; 4.-sans croissance, l'inflation est –elle la solution pour éponger la dette publique, limite des politiques monétaires classiques et a t- on tiré toutes les leçons de la crise d'octobre 2008 ; 5.- l'urgence d'un nouveau modèle de consommation énergétique au niveau mondial et l'atténuation de la bipolarisation des inégalités Nord/Sud ;- 6- enfin - place de l'Algérie dans les relations internationales
Crise et accroissement de l'endettement des Etats
2- Risque de conjonction de bulles financières et de bulles budgétaires 2013/2015 Souvent l'on ne différencie pas exactement ente le déficit budgétaire (flux) de la dette publique (stock), le déficit budgétaire étant la situation dans laquelle les recettes du budget de l'Etat sont inférieures aux dépenses, donnant un solde négatif et pour financer son déficit, l'Etat est obligé d'emprunter. La dette de l'Etat se définit quant à elle comme l'ensemble des emprunts effectués par l'Etat, dont l'encours (montant total des emprunts) résulte de l'accumulation des déficits de l'Etat. Aussi, elle ne doit pas être confondue avec la dette extérieure, (là aussi à ne pas confondre le principal qui est un stock avec le service de la dette qui est un flux), constituée de l'ensemble des engagements des agents économiques d'un pays (particuliers, entreprises..), et non seulement de l'Etat, vis-à-vis de prêteurs étrangers. Ces deux données, bien que différentes, sont liées : le flux du déficit budgétaire vient alimenter l'encours de dette, qui en retour agit sur le niveau de déficit par l'augmentation des intérêts versés, qui sont une charge (dépense) budgétaire, la succession des déficits favorisant l'apparition de nouveaux déficits. En effet, le gonflement de la dette provoque un effet "boule de neige" selon un processus auto-entretenu, la charge d'intérêt qu'elle produit conduisant à augmenter le déficit et donc à accroître encore l'endettement de l'Etat et la charge des intérêts. Dans ce cadre, le président de la Réserve fédérale Ben Bernanke déclare (Reuters 03 juin 2009) que l'augmentation de la dette américaine contribue à faire monter les taux d'intérêt à long terme et qu'il est temps de commencer à travailler aux moyens permettant de réduire les déficits, rejoint par la présidente de la Banque de Réserve fédérale de Cleveland, Sandra Pianalto, à l'occasion d'une conférence devant des investisseurs et chefs d'entreprise le 8 juin 2009, je cite : «l'Etat américain, confronté à un important déséquilibre budgétaire, ne pourra pas poursuivre indéfiniment son soutien à l'économie. Il n'est ni possible ni souhaitable que les dépenses fédérales se maintiennent à un niveau aussi élevé ». Mais cela n'est pas propre aux USA comme en témoigne l'explosion des déficits budgétaires pour l'ensemble des pays européens sans compter les déficits des pays émergents. La reprise permettra t- elle d'absorber cette importante injection monétaire sans précédent dans l'histoire du capitalisme comme le postule la théorie keynésienne raisonnant au sein de structures élastiques et d'Etats Nations (relance de la demande globale, consommation et investissement) et le blocage n'est –il pas mondial (fait nouveau -interdépendance des économies), donc d'ordre structurel ? La solution ne pouvant qu'être globale et le risque n'est-il pas de s'orienter vers une hyperinflation à la Weimar à l'échelle planétaire, mais fait nouveau, conséquence à la fois de la combinaison cette fois de bulles financières et de bulles budgétaires ? C'est dans ce sens que les avertissements adressés aux banques centrales par la chancelière allemande Angela Merkel, les alertant contre le danger d'une politique inflationniste et surtout l'intervention de l'économiste Jacques Attali, connaissant fort bien le fonctionnement du système monétaire international, montrent des signes d'inquiétudes qui contrastent avec les déclarations rassurantes de bon nombre de dirigeants. Pour Jacques Attali devant le Forum international économique et financier (FIEF), en avril 2009 à Paris, le danger d'une hyperinflation semblable à celle de l'Allemagne en 1923 est réel. Je cite Jacques Attali : «depuis que le système de réserve fédérale (la FED) a perdu, en 1971, l'étalon de change-or, la garantie de l'Etat et tous les engagements relatifs à la masse monétaire qui leur sont liés, ses propriétaires privés ont vu la masse monétaire se multiplier par quarante en 30 ans seulement – alors que la croissance des biens n'était que de quatre fois. Le scénario du pire est vraisemblable, celui d'une grave dépression et d'une inflation importante. Je le dis comme je le pense : le monde n'est pas loin de s'engager sur le chemin d'un Weimar planétaire. Si le pire n'est pas certain, il n'en demeure que le scénario du pire est le plus probable ». Selon cet économiste, la dette totale des Etats-Unis, quand on additionne les acteurs privés et publics représentent en janvier 2008 l'équivalent de 350% du PIB américain, plus élevée qu'en 1929, quand elle n'a jamais dépassé les 300%. Un an plus tard, en janvier 2009, cette dette représente 500% du PIB et atteint 54.000 milliards de dollars. L'auteur énonce un autre chiffre inquiétant qui est le lien entre les encours et les fonds propres des banques. Les encours montent à environ 84.000 milliards et les fonds propres ne représentent que 4.000 milliards, c'est-à-dire un ratio de vingt. Cette proportion ne doit jamais dépasser les 15%, alors que pour certaines banques le ratio dépasse les 50. C'est que les difficultés du système bancaire s'expriment par la différence entre la valeur des banques en bourse et la valeur qu'ils affichent sur le papier, la valeur de certaines banques occidentales étant à peu près la moitié de leurs fonds propres, possédant des actifs toxiques qu'elles refusent de faire apparaître dans leurs comptes. Dans une intéressante contribution au journal financier les Echos en date du 07 mai 2010 Mathieu Delouvrier président de Swensee sous le titre « les chiffres nous trompent sur l'endettement des Etats » je le cite: « l'information est souvent incomplète et peu fiable alors que l'Etat est chargé de tenir ses propres opérations et de tenir à jour les comptes de la nation, identifier ses ressources afin de mobiliser pour rembourser sa dette. Il s'agit principalement des impôts et taxes, excluant les revenus du secteur privé, qui sont déjà taxés, mais aussi ceux des collectivités locales ou des organismes de sécurité sociale. Dans la présentation budgétaire, les nouveaux emprunts sont la plupart du temps présentés en net, c'est-à-dire après déduction des remboursements. Cette analyse de l'opacité de l'information relative à la dette est argumentée pour les USA, dans une étude fouillée de Onubre Einz dans http://criseusa.blog.lemonde.fr/2010/05/01/ sous le titre « les Usa-sont insolvables ? ». Selon cet auteur, « les chiffres concernant la dette souveraine américaine ont une particularité, leurs citations s'accompagnant souvent des plus grandes confusions. La dette fédérale souveraine des USA était de 12.311 milliards de dollars (Md de $) au 31-12-2009, soit 86 % du PIB, la dette de marché constituée de titres négociables et non-négociables étant de 7.811 Md de $, soit 54% du PIB. C'est souvent elle qui est utilisée pour calculer le poids des dépenses publiques en % de PIB, alors que la part de la dette couverte par les excédents des fonds sociaux (Funds et Trust funds américaines) était de 4.500 Md de $ soit 31 % du PIB. Mal connue, cette partie de la dette souveraine étant souvent occultée. Il s'ensuit que la dette des administrations étatiques et locales » (state and local governments) est de 2362 Md de $, soit 16 % et devrait être intégrée à la dette souveraine des USA car elle est un élément de l'endettement public du pays ». Et pour cet auteur de conclure : le chiffre de l'endettement public est donc de 14.673 soit 103 % du PIB. D'autres sources avancent pour éviter cette confusion que face à une dette extérieure grecque de 300 milliards d'euros, mais inclus la dette interne des industries et des institutions publiques envers les banques privée de l´ordre de 200 milliards €, celle des ménages de 400 milliards €, nous aurons 900 milliards d'euros soit plus de 1100 milliards de dollars, au moment du déclenchement de la crise, alors que le produit intérieur brut n'est que de 290 milliards de dollars. Cependant, il faut comparer le comparable pour calculer le niveau de la dette publique. Ainsi, en 2009, la France a cinq (5) millions de fonctionnaires pour 64 millions d'habitants, contre en Allemagne 3 millions de fonctionnaires pour 83 millions d'habitants. Mais attention à ce que l'on met dans la rubrique fonctionnaire du point de vue statistique : exemple en Suède sont considérés comme fonctionnaires seulement l'Armée, la police, la justice et une infime segments des services publics, tout le reste étant externalisé, donnant la priorité à la flexibilité de l'emploi , avec une exigence la qualité du service public du fait que le citoyen considère que le fonctionnaire est rémunéré grâce à ses impôts à la différence du modèle français où un fonctionnaire est supposé garder son emploi à vie. Toujours en termes de comparaison le niveau de la dépense publique varie selon que l'on externalise comme aux USA où l'épargne des ménages est relativement faible (dominance des assurances privées et retraites par capitalisation à travers les fonds de pension ) ou les internalise comme en France (dominance du système de répartition) où l'épargne des ménages est relativement élevée. A suivre


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