Le régime politique algérien tel qu'il s'est toujours manifesté depuis l'indépendance,n'est que le fruit des crises successives qui ont secoué le mouvement national et ce particulièrement aprés 1954 . En effet,l'entêtement de la puissance coloniale , son refus de reconnaitre au peuple algérien le moindre droit civique ou politique,l'arrogance des colons et le mépris qu'ils ont toujours manifestés à l'encontre de ce qu'ils appelaient l'indigène,ont poussé le mouvement national à la radicalisation surtout aprés l'échec de toutes tentatives de solution pacifique à la colonisation de l'Algérie . Les évenements de Mai 1945,n'ont fait que renforcer la tendance radicale du mouvement national . Sans moyens et sans formations pour nombreux d'entre eux,les nationalistes qui ont déclenchés le soulèvement du 1er Novembre 54,ont volontairement compensé leur retard vis à vis de l'armée d'occupation,en imposant au peuple algérien,la rigueur et le sacrifice avec cependant une tendance à la pensée unique et au rejet du moindre droit à l'individu algérien . Le F.L.N,imposa ainsi sa vision à tout le peuple algérien mettant ainsi la révolution du 1er Novembre au dessus de la moindre liberté individuelle . Ce rigorisme qu'imposait la guerre de libération,pouvait se justifier malgré son caractère par moment excessif . Cependant,ce que les besoins du soulèvements de Novembre pouvaient tolérer , s'avère un véritable abus de pouvoir et un manque de discernement après 1962 . C'est ainsi que la notion de révolution sacrée capable de sacrifier ses propres enfants dans un contexte autoritaire,s'imposa dès l'indépendance dans le seul objectif d'entretenir un supposé projet visant à préserver le pays contre de potentiels ennemis réels ou imaginaires . Chemin faisant,l'individu,ses droits,la qualité de sa formation et de son éducation,son émancipation et son bonheur,furent négligés dés 1962 au profit d'un projet obsessionnel ayant réduit la réussite d'un peuple à l'instauration d'un Etat fort ! Cette stratégie de marginalisation du peuple algérien menée depuis 1962,finira par isoler les tenants du pouvoir réel . Sans appuis populaires,le pouvoir se refugea derrière un discours populiste fait d'un mélange de nationalisme archaïque et de banditisme . Force est de constater,qu'en 52 ans de gestion autoritaire marquée par l'absence d'un individu formé,éduqué et émancipé,notre pays a fini tout simplement par se priver d'un véritable Etat ! L'incapacité des élites dirigeantes à concrétiser depuis l'indépendance,un projet de société capable de respecter les algériennes et algériens et les unir afin qu'ils progressent ensemble au sein d'un Etat de droit où ils se reconnaissent et agissent pour le bien de tous,nous a conduit aujourd'hui vers une faillite multidimensionnelle,à la fois politique, sociale,culturelle,économique et morale . Devant un tel échec,le changement devient une urgence absolue pour tous les algériens sauf pour les détenteurs du pouvoir réel . Déconnectés des réalités du pays et du monde,incapables de dresser le moindre bilan par rapport à leur gestion catastrophique des affaires des algériennes et algériens,les tenants du pouvoir tentent de « réformer « le système en reproduisant les mêmes reflexes qui ont conduit à la faillite du pays . N ‘accordant aucun intérêt à la volonté du peuple et n'ayant jamais cru à la souverainté populaire,les décideurs tentent de survivre à leur échec en imposant aujourd'hui une opposition apparente comme ils ont toujours imposé des gouvernements et des présidents de la républiques apparents . Que peut faire au sein d'une supposée opposition, un ancien premier ministre qui n'avait aucun pouvoir politique et qui agissait comme un simple fonctionnaire ? Quelles réformes peut il proposer aujourd'hui,alors que les simples fonctionnaires n'ont pas vocation à réformer un système autoritaire ? La triste réalité est que si le système des fonctionnaires « dirigeants »a duré 52 ans grâce à la manne pétrolière,celui des fonctionnaires « opposants »,ne durera que le temps qui nous reste pour épuiser le peu de réserves qui nous restent en hydrocarbures . La fin prochaine de nos richesses non renouvelables,marquera à jamais la somalisation définitive de l'Algérie déja perceptible en ce moment à tous les niveaux . Plus que jamais,une rupture réelle avec les reflexes responsables de notre faillite,devient nécessaire . Cette rupture exige une phase de transition qui se caractérisera par l'élection d'une assemblée constituante ,la rédaction d'une nouvelle constitution et surtout par une nouvelle gouvernance qui aura pour objectif le respect des algériennes et algériens,leur émancipation,leur éducation,leur formation et leur bonheur . Seules des citoyennes et citoyens souverains,pourront créer un Etat fort,stable et durable . L'autoritarisme,le bricolage,la ruse et la corruption,risquent de nous détruire tous, y compris les initiateurs de ces reflexes archaïques et dévastateurs ! * facebook * twitter * google+