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Appliquer l'article 88 de la constitution,oui…,mais pour quel type de changement ?
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 09 - 10 - 2014

L'agitation médiatique qui règne actuellement en Algérie au sujet de l'absence du chef de l'Etat,montre que les tenants du pouvoir réel ont enfin réglé la question de sa succession ou du moins qu'ils sont sur le point d'y parvenir . Sans la moindre spontanéité et obéissant aux ordres,des « personnalités politiques et médiatiques » se sont mobilisées pour discréditer un président qui n'est plus que l'ombre de lui même depuis de nombreuses années . Pire,la faillite du régime qui domine les algériennes et algériens depuis 1962,est volontairement collée d'une façon exclusive à un homme vieillissant et malade !
Certes,le bilan des quinze dernières années est catastrophique,mais il reste à l'image du bilan global du régime en place depuis l'indépendance .
Alors,qu'ont-ils décidé,les fameux tenants du pouvoir réel ?
Deux types de changement s'imposent . Cependant,l'un ou l'autre des deux changements ne sera retenu qu'une fois que les décideurs se sont interrogés sur le pourquoi du changement,le type de changement,ses modalités et ses objectifs .
1) Pourquoi le changement ?
Le régime politique algérien tel qu'il s'est manifesté depuis 1962 à nos jours,demeure par ses pratiques autoritaires et sécuritaires,le symbole d'un héritage douloureux légué par la guerre de libération . Si ces pratiques autoritaires et sécuritaires se justifiaient par moment lors du combat mené pour l'indépendance,leur maintien après 1962,s'est avéré un véritable handicape pour le pays . En effet,ces pratiques,empêchent depuis l'indépendance le peuple algérien à s'émanciper . C'est ainsi que de nombreuses générations de compétences furent marginalisées . Le pays s'est rapidement transformé en une grande caserne à ciel ouvert . Le civil est rapidement considéré comme potentiellement incompétent,traître et sans envergure . Le nationalisme algérien fut rapidement monopolisé par les quelques figures du régime et leurs relais . L'ensemble de la société civile fut infantilisée et considérée comme une menace qu'il faut surveiller et orienter en usant de force et de ruse .
Malgré certaines phases de troubles rencontrées lors de certaines étapes et malgré la décennie noir ,de telles pratiques,ont assuré aux décideurs un semblant de paix sociale pendant 52 ans . Cependant,ces pratiques ont privé le pays d'une réelle vie politique tout en le privant de réels gardes-fou,d'où la corruption,l'incompétence,l'anarchie
et l'échec !
2) Quel type de changement ?
Comme nous venons de le signaler, la nature du régime politique algérien,montre qu'il se caractérise par de nombreux éléments responsables de son propre échec . Le changement est donc impératif . Sauf que les tenants du pouvoir réel,sont tentés par une proposition de changement qui au final ne fera que reproduire l'échec .
En effet,incapables de mettre fin à l'infantilisation qu'ils exercent sur le peuple depuis 62 et ne faisant pas confiance aux cadres civils et particulièrement aux femmes et aux hommes politiques,les tenants du pouvoir réel,proposent un changement dans la continuité . Par ailleurs,de nombreuses personnalités politiques qui n'ont d'opposants que le nom, furent décrétées : »opposants au régime »!
Cette démarche autoritaire et sécuritaire initiée sur un fond de bricolage en 2014 pour « sauver » l'Algérie,nous rappelle étrangement celle pratiquée depuis 1962 et qui demeure la seule responsable de la faillite du pays . Autrement dit,le régime propose un changement qui a pour objectif de traiter le mal par le mal !
3) Modalités du véritable changement et ses objectifs
Pays aux énormes potentiels,l'Algérie a besoin d'un réel changement qui réconciliera tous les algériens tout en dotant enfin le pays d'une élite politique civile élue par le peuple dans le cadre d'un compromis politique scellé par tous les acteurs de la scène politique nationale . La police politique sera dissoute . L'armée regagnera ses casernes et se contentera de ses prérogatives constitutionnelles . La prospérité et le progrès économique,culturel et social,ne seront au rendez vous que suite à un tel changement . Ses dividendes,se répercuteront sur tout le peuple algérien y compris sur notre glorieuse armée qui profitera de cette croissance,pour mieux se former et pour mieux s'équiper particulièrement grâce à un matériel pourquoi pas fabriqué en Algérie par des ingénieurs algériens civils et militaires exerçant ensemble pour le bien de notre Algérie à tous .
Par ailleurs,un véritable changement,nécessite une phase de transition de 18-24 mois,un gouvernement d'union nationale, l'élection d'une assemblée constituante,qui se chargera de rédiger une nouvelle constitution,élections législatives puis élections présidentielles . L'armée,sécurisera la phase de transition,cependant,elle n'interviendra pas lors des prises de décisions politiques .
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