L'Europe ne peut pas tourner éternellement le dos à la Palestine. Alors que 135 pays dans le monde l'ont déjà reconnue –il existe certes parmi eux des pays européens –, le débat peine à aboutir chez les plus grandes nations, à l'instar de la France. Ainsi, soixante-sept ans après la partition de la Palestine, la crise persiste et n'est pas près de connaître son épilogue. Et pour cause ! La voracité des sionistes à s'emparer de la terre palestinienne éloigne le règlement pacifique de la crise. De toute évidence, bien que la coexistence des deux Etats, palestinien et israélien, soit admise par tous, le lobby sioniste, en bénéficiant du soutien indéfectible des USA et leurs alliés, exerce un chantage permanent pour que la reconnaissance de la Palestine soit renvoyée aux calendes grecques. Mais, en octobre dernier, la Suède –le premier pays de l'UE (Union européenne) –reconnaît l'Etat palestinien. Malgré l'agitation israélienne, Stockholm ne fléchit pas. Dans la foulée, plusieurs pays s'en saisissent du débat. À la veille du 67eme anniversaire de la partition de la Palestine, l'Assemblée nationale française « discute d'un projet de résolution du groupe socialiste invitant le gouvernement à reconnaître l'Etat palestinien », lit-on dans une déclaration de plusieurs organisations havraises souhaitant que leur pays aille le plus loin possible dans cette reconnaissance. Dans le même temps, elles dénoncent les pressions israéliennes sur les habitants de Jérusalem-Est. « Le 29 novembre [allusion à la partition de la Palestine en 1947] est également la date choisie pour la campagne « save Al Aqsa », lieu saint de l'Islam qui fait l'objet d'un appétit d'annexion de plus en plus exacerbé par les sionistes depuis quelques semaines », écrivent-elles. En tout cas, pour les signataires de la déclaration, dans la crise que vit la Palestine, la communauté internationale a sa part de responsabilité pour avoir notamment abandonné le peuple palestinien à l'ogre sioniste. En effet, par son silence complice, elle n'a pas empêché la mise en place d'un système d'apartheid. Car, les victimes du nazisme, auxquelles il faut rendre hommage, n'ont rien à voir avec le plan démoniaque de Netanyahou. Tout compte fait, autant celles-là méritent tous les égards, autant ce dernier mérite une condamnation sans réserve pour les crimes que son armée a perpétrés à Gaza l'été dernier. En lançant en effet des bombes sur des domiciles, où les premières victimes sont des enfants, sa politique est proche des planificateurs de la solution finale que de celle incarnée par les justes en Europe. En somme, la reconnaissance de la Palestine par le plus grand nombre de pays, à leur tête la France, va freiner indubitablement les appétits d'annexion et de colonisation des territoires palestiniens. Ainsi, en ayant un statut international, c'est-à-dire son admission pure et simple à l'ONU, la Palestine pourra bénéficier de tous les droits, notamment la saisine de la cour pénale internationale (CPI). Faut-il rappeler que jusque-là, les efforts diplomatiques israéliens ont consisté à empêcher la reconnaissance de la Palestine de peur d'être poursuivi. Mais, dans les pays où les droits de l'homme sont un acquis irréversible, est-ce qu'ils doivent suivre Netanyahou dans sa folie meurtrière ? La réponse est évidemment non. Quant au prétexte selon lequel les Palestiniens utilisent la violence, cet argument ne tient pas la route. Car, ces derniers réagissent à une politique de domination. La reconnaissance de la Palestine, le retour d'Israël aux frontières de 1967 ainsi que son respect des résolutions internationales vont surement apporter de l'apaisement dans cette région meurtrie. Ait Benali Boubekeur * facebook * twitter