Elle fait face à une déstabilisation menée depuis les hautes sphères claniques du pouvoir algérien JSK: LES DESSOUS D'UNE MACHINATION La boucle est bouclée! Du moins, c'est ce que semblent croire les membres du « comité de sauvetage de la JSK » Cela dit, lors de leur conférence de presse tenue 1e 27 juin 2015 et couverte, entre autres organes de presse, par les soins du support médiatique de ce « comité », en l'occurrence, la fratrie du Buteur, il s'est passé quelque chose de très important ! Quelque chose que la presse présente à la dite conférence a laissé filer entre les lignes de ses colonnes. Oui, il y a eu une révélation. Contre toute attente et à son esprit de rusé défendant, Me Salah Meriem, ancien avocat de la JSK et, actuellement, membre du comité de « ses sauveurs », s'est fait l'avocat du régime militaro-mafio-DRS ! Un régime où l'argent sale est érigé en moyen de mettre les affaires du pays, ses institutions, ses constitutions répétitives, ses richesses et, même, le quotidien de ses enfants, à la merci de l'informel et de l'irrationnel. Un régime qui a mis le pays entier hors-la-loi. En effet, lors de son intervention Me Meriem a lâché ces propos, pour le moins, inattendus : « Nous sommes dans une république de droit. Nous sommes dans un Etat de droit. Quand la loi est piétinée et que les documents existent, croyez-moi que l'Etat ne ferme jamais les yeux ». Rien que cela ! A le croire, l'Algérie serait une grande démocratie dont les affaires seraient gérées dans la légalité, où les lois tireraient leur force du texte fondamental, où la constitution tirerait, avant tout et après tout, sa légitimité du peuple. Hallucinant ! Naïveté excessive, ignorance des réalités du pays ou coup mal calculé ? Une chose est certaine : à tous ceux qui répètent à-tue-tête que l'agitation que connait l'environnement de la JSK n'a rien d'une manipulation politicienne et clanique, Me Meriem vient de prouver le contraire. UNE FAF INSTRUMENTALISEE ET UNE JUSTICE AUX ORDRES Au fil des évènements, les fils de ce théâtre de marionnettes sont mis, un à un, à la lumière du jour. Preuve en est, la récente « visite » des membres du « comité » du siège de la FAF. Une « visite guidée », tenue secrète, jusqu'à ce que Compétition, au grand dam de la fratrie du Buteur, en fasse sa Une. Dos au mur, l'ex-défenseur de la JSK, Hamid Sadmi, et Me Meriem ont été obligés de réduire ce que certaines sources ont révélé comme « une réunion » tenue entre les représentants du « Comité » (MM.Iboud et Izri étaient, également, présents) et M.Mohamed Raouraoua, président de la FAF, à un concours de « hasards »... programmés. Seulement, il n'y a pas de fumée sans feu ! Ainsi, M. Raouraoua a accepté d'accueillir un comité dépourvu de toute légalité et de toute légitimité « avec un grand sourire ». A ce titre, son silence en dit long. Mieux, le secrétariat de l'instance fédérale qu'il préside a accepté d'enregistrer leurs « courrier » et de l'étudier, selon les dires des « sauveurs » autoproclamés de la JSK. Enfin, une telle attitude de l'un des relais du clan commandement militaire-présidence n'est guère étonnante. A titre de rappel, au lendemain de l'assassinat du joueur vedette de la JSK, le camerounais Dominique-Albert Ebossé, alors que l'enquête n'était qu'à ses débuts, la FAF de Raouraoua et La Ligue de Kerbadj avaient vite fait de sanctionner lourdement la JSK et ses supporters, les mettant, de fait, au banc des accusés dans une affaire où ils n'étaient, pourtant, que victimes. Pis, MM. Raouraoua et Kerbadj avaient pris des mesures anticonstitutionnelles, voire dangereuses pour l'unité de l'Algérie. Car, comment ces deux acolytes peuvent-ils expliquer l'interdiction faite aux supporters de la JSK de l'accompagner, même, quand elle jouait à l'extérieur ? Sur vérification de papiers et par le simple fait d'être de Kabylie, les supporters étaient refoulés des stades où évoluait leur équipe fétiche. A cette frustration, s'ajoutait l'humiliation d'obliger certains d'entre eux à se déshabiller pour montrer qu'ils ne portaient aucune arme !!! Sur sa lancée, Raouraoua a mis « le dossier JSK » sur la table de l'Exécutif de la CAF en un temps record. Le seul souci, pour lui, était de sauver son ambition de briguer un mandat sur le siège de Hayatou, président de la CAF et compatriote de feu Ebossé. Seulement, ses desseins furent réduits à néant. Un tel comportement n'est guère étonnant de la part de Raouraoua que Hichem Aboud avait épinglé dans une enquête riche en révélations sur les malversations, les magouilles et toute sorte de pratiques illégales du concerné, l'accusant d'avoir « mis le football algérien hors-la-loi ». Face à cette accusation gravissime, quelle a été la réaction de Raouraoua ? Motus et bouche cousue. Et la justice algérienne, comment a-t-elle réagit ? Rien à signaler. Lutte clanique oblige, les autorités « politiques », quant à elles, ont fait simple : puisant dans le gisement de leurs méthodes liberticides, elles ont fermé « Mon Journal » et « Djaridati », les deux journaux de Hichem Aboud. Et dire que le « comité » veut remettre le sort de la JSK entre les mains de ces autorités claniques et de cette justice aux ordres ! En d'autres termes, il veut livrer la JSK mains et poings liés aux clans qui se livrent une guerre acharnée, entrecoupée de trêves claniques, pour l'après Bouteflika. A l'évidence, ce scénario rappelle celui de l'assassinat de Matoub Lounès dont l'affaire fut bâclée dans une mascarade de procès, tenu en début des années 2000, pour innocenter ses véritables assassins et leurs chefs militaires. A l'époque de cet assassinat, Zeroual, en sa qualité de Président de la République, voulait s'affranchir de la tutelle du Janviéristes. Ayant compris ses visées, ces derniers avaient multiplié les manigances, les massacres à ciel ouvert et les assassinats. Celui de Matoub Lounès avait précipité son départ de la présidence, en 1998. Une telle tournure des événements rappelle, aussi, l'affaire du rapport Issad sur les événements de Kabylie, en 2001. Des événements provoqués par « El Mokh », à la tête de 12 colonels du DRS, en vue de reconfigurer le paysage politique national à la guise des services secrets algériens qui voulaient imposer à Bouteflika une politique d'amnésie générale sur les 200 000 morts et les 20 000 disparus de la guerre menée contre les civils durant les années 1990. A ce jour, ce rapport est resté dans les tiroirs des marionnettistes de l'ombre. Elle rappelle, également, le sort réservé, par les clans du pouvoir algérien, aux affaires de la BRC, de Sonatrach 1 et 2 et à celles, récentes, des procès de l'autoroute Est-Ouest et de Khalifa. Dans toutes ces affaires, aucun baron du régime militaro-mafio-DRS n'a été inquiété. Voici, donc, la nature du régime algérien que Me Meriem qualifie d' « Etat de droit ». Un régime qui, aujourd'hui, tente de se servir de la JSK comme moyen de maintenir un climat de tension, en Kabylie, en vue d'instrumentaliser cette région, en cas de besoin, dans la lutte pour la préparation de l'après Bouteflika. Pour le moment, les clans commandement militaire-présidence et DRS semblent observer une trêve clanique conclue sous l'influence de puissances étrangères agissant au nom de la raison sécuritaire d'Etat. En attendant, les agitateurs de tout acabit leur servent à faire diversion sur leurs « négociations ». C'est dans ce contexte que le comité des « sauveurs » de la JSK a été « autorisé » à organiser des marches vides de toute substance sociale et sevrées de tout sens politique, sans avoir une existence légale. Aussi, il a été « autorisé » à fouiner dans les archives de la DJS et à « solliciter » les « autorités » d'un pouvoir illégitime pour « régulariser la situation de la JSK ». Cherchez l'erreur ! LA MARCHE DU 05 JUILLET, UNE MANIPULATION DE TROP ! Les accointances politiques des « sauveurs » de la JSK avec certains partis et certains mouvements, dits séparatistes, issus des laboratoires du DRS ne sont plus à démontrer. La marche qu'ils ont organisée, la deuxième du genre, le 16 juin dernier s'en est chargée. A ce sujet, il est à rappeler que certains des « acteurs » de la machination de 2001 qui a fait des dizaines de morts en Kabylie agissent, aujourd'hui, dans le sillage des « sauveurs » du club le plus prestigieux de l'Algérie. Après la manœuvre qui visait, le 15 juin passé, à mobiliser la communauté estudiantine de Tizi-Ouzou pour la marche du lendemain, ces accointances se manifestent, encore une fois, à travers un rassemblement que « le comité » de ces « sauveurs » compte organiser le 05 juillet prochain au Trocadéro de Paris. Force est de constater qu'à ce titre, le choix de la date n'est pas fortuit. Celui du lieu non plus. Ainsi, au 53e anniversaire de l'indépendance de l'Algérie, des personnes organiseront un rassemblement, à Paris, pour...demander le départ du président d'un club algérien de football! C'est dire que le ridicule ne tue point ! Certains s'y sentent comme des poissons rouges dans un aquarium. A dire vrai, cette manifestation est une insulte à la mémoire des algériennes et des algériens. Elle est, également, une injure à leur intelligence. Car, elle vise à réduire à néant jusqu'à l'idée de la souveraineté nationale dont le peuple a payé le prix le plus fort. Au moment où des partis politiques légaux ne sont pas autorisés à organiser des rencontres et des manifestations politiques, au moment où d'autres partis attendent leurs agréments pour investir une scène politique réduite à une peau de chagrin, au moment où les syndicats autonomes font face à des tentatives de neutralisation menées d' « en haut », au moment où des associations diverses peinent à trouver un appui financier à leurs activités, au moment où des journalistes, des militants des droits de l'Homme, des manifestants ou de simples citoyens sont arrêtés, humiliés, un « comité » se disant agir au nom de la JSK, sans qu'il soit mandaté à le faire, est autorisé à organiser des manifestations. Pourvu que ces manifestations servent d'accélérateur à une folklorisation programmée de la pensée et de la contestation citoyenne, en vue d'éloigner les algériennes et les algériens des questions sociales et démocratiques pouvant mettre à mal le régime militaro-mafio-DRS. A la lumière de tous ces éléments, entendre Me Meriem dire que « nous sommes dans une république de droit » n'est, finalement, pas une grosse surprise. Hacène LOUCIF * facebook * twitter