Les sociétés privées brisent un tabou Abandonné en 1976 pour des raisons encore obscures, le week-end universel s'impose aujourd'hui par la force des choses en Algérie. Le modèle algérien (jeudi et vendredi), calqué sur celui pratiqué par quelques rares pays musulmans comme la Libye et l'Arabie Saoudite, engendre des pertes économiques estimées à plus d'un milliard de dollars. Il n'a plus aucune raison d'être à l'heure où le secteur privé s'en écarte. Racelma Kaci Notre correspondant en Algérie Arcelor-Mittal Annaba, filiale algérienne du géant mondial de l'acier avait opté en juin 2007 pour le week-end du vendredi et samedi au lieu des jours de repos habituels, jeudi et vendredi, instaurés depuis 1976. A cette entreprise, emboîte le pas la Nouvelle conserverie algérienne (NCA), une entreprise privée de droit algérien spécialisée dans la fabrication des jus. Cela a été décidé le 6 du mois en cours alors que les opérateurs de téléphonie mobile en Algérie, Djezzy et Nedjma ont adopté le samedi et dimanche depuis presque huit ans. Le président du forum des chefs d'entreprises (FCE), Omar Ramdane, n'a cessé depuis quelques années de demander aux pouvoirs publics de renoncer au week-end actuel, jeudi et vendredi, qui cause d'énormes préjudices économiques au pays qui se chiffrent à plus d'un milliard de dollars. Ce qui est, bien entendu, énorme pour un pays qui aspire à une place au sein de l'organisation mondiale du commerce (OMC). L'adoption du week-end universel, par cette entreprise privée de droit algérien qui a décidé de casser le tabou en se conformant aux exigences économiques internationales est une première dans les annales. Le sens du professionnalisme des dirigeants de cette firme est salué par plus d'un, surtout parmi les économistes espèrent voir d'autres filiales en faire de même et permettre à l'Algérie de sortir la tête de l'eau. Contre l'obscurantisme, pour l'efficacité Le forum des chefs d'entreprise et les autres organisations de la société civile n'ont pas manqué d'applaudir cette initiative moderniste qui devrait permettre au pays, à la traîne, d'être au diapason des nations modernes. Les initiatives dans ce sens ont toutes buté sur l'hermétisme des milieux islamo baathistes qui ont des connaissances très limitées en économie et qui, au non de l'islam, font capoter tout projet réformateur. Durant les années 1990, le gouvernement avait tenté de se conformer aux échanges commerciaux avec les partenaires occidentaux de l'Algérie, mais il avait buté sur l'obscurantisme des milieux baathistes. Cependant, presque un quart de siècle plus tard, les données ont changé et l'Algérie doit avancer comme l'exige l'économie mondiale. Et les pays qui s'y conforment enregistrent des pas de géant. Comme la conjoncture économique l'exige, aucune voix ne s'est élevée pour porter un quelconque commentaire ou une critique objective à cette décision qui en verra d'autres suivre.