Instauré pour d'obscures raisons liées à la conjoncture géopolitique de la fin des années 1970, le week-end algérien (jeudi et vendredi) calqué sur celui pratiqué par quelques rares pays musulmans ultraconservateurs pose problème dans le contexte de mondialisation des échanges que l'Algérie est forcée de vivre au même titre que les autres pays. Le week-end imposé aux Algériens par les dirigeants politiques de l'époque est à l'origine d'un isolement qui ne dit pas son nom, au détriment de notre pays, qui ne peut plus vivre pleinement son appartenance au monde, dont le repos hebdomadaire est organisé selon le mode du week-end universel (samedi et dimanche). Les relations sociales mais, plus gravement, les relations économiques avec nos partenaires, pour l'essentiel européens, s'en trouvent compromises. Elles sont réduites à seulement trois jours ouvrables par semaine pour la simple raison que les jeudi et vendredi sont fériés pour les Algériens et les samedi et dimanche pour les Européens. Les partenaires économiques n'ont plus que les lundi, mardi et mercredi pour effectuer leurs affaires à supposer que ces jours ne soient pas des jours de fête. Le retour au week-end universel s'inscrit donc en droite ligne du renforcement des échanges économiques et sociaux que ne manqueront pas d'induire la mondialisation et, plus fortement encore, l'intégration de l'Algérie à l'espace économique euro-méditerranéen auquel elle est naturellement liée. Anachronique pour un pays qui a pris l'engagement de s'inscrire dans la division internationale du travail qui requiert des contacts fréquents et soutenus entre nos opérateurs économiques et leurs partenaires se trouvant dans des pays qui pratiquent le week-end universel, le week-end algérien constitue une fausse note dans le dispositif d'ouverture économique fondé sur des normes de gestion et des pratiques universelles qui favorisent la compréhension mutuelle et facilitent les contacts. Les considérations religieuses ou morales, à supposer que ce soit le cas, ne peuvent en aucun cas justifier l'existence d'un week-end spécifiquement musulman, puisque l'écrasante majorité des pays musulmans (y compris nos pays voisins du Maghreb) pratique le week-end universel sans que cela affecte leur fibre religieuse. Le week-end universel est une affaire exclusivement économique et sociale, un mode d'organisation harmonisant les jours de travail et de repos pour permettre aux acteurs économiques et sociaux de différents pays de s'adonner aux échanges dans les meilleures conditions possibles. Faire autrement, comme c'est le cas de l'Algérie et de quelques rares Etats islamiques, revient à s'offrir le luxe de faire perdre à l'économie d'un pays, qui entretient des relations d'affaires avec le reste du monde, pas moins de quatre précieux jours ouvrables. S'entêter dans cette démarche, c'est assurément ne pas vouloir du bien pour son pays, à moins d'avoir la garantie d'une rente inépuisable. Ce qui ne saurait être le cas pour l'Algérie. Il est tout de même curieux que l'abandon du week-end universel par l'Algérie, il y a un peu plus de quinze ans, n'ait donné lieu à aucune évaluation susceptible de montrer chiffres à l'appui les conséquences de cette décision sur l'économie du pays. Une telle évaluation, si elle venait à se faire, pourrait, au gré des résultats obtenus, motiver la décision qui s'impose dans l'intérêt du pays.