Par Nabil Semyane| 12 Février 2019 | 17:59 Des milliers de personnes, en voyant les vidéos postées sur les réseaux sociaux ont tenu, en ultime hommage à sa mémoire à assiter mardi à ses obsèques. Ils sont venus par monts et par vaux au village du défunt pour l'accompagner à sa dernière demeure, scandant derrière son cercueil, Allah Akbar ! Allah Akbar ! les voix gorgées de colère. Au milieu de cette foule imposante et éplorée, un homme, a brillé de mille feux par son absence : Tahar Hadjar, ministre de l'enseignement supérieur qui aurait dû être au premier rang par devoir de solidarité, la sienne d'abord en tant que premier concerné, mais aussi celle du gouvernement, à la famille et à la population du village. Le ministre, qui présidait aujourd'hui avec les recteurs des universités du centre du pays et les directeurs des écoles supérieurs, s'est contenté d'une déclaration, tout ce qu'il y a de plus langue de bois, version FLN. Comme un répondeur automatique il assure que « les services de son ministère ne ménagent aucun effort, en vue de sécuriser les universités et les cités universitaires » Pas un mot de compassion pour les parents ni un message de solidarité pour la communauté universitaire profondément choquée par ce crime horrible. En début de semaine, c'est un étudiant du Zimbabwe, un pays frère de l'Algérie, qui est mort à Annaba, en succombant à une agression à l'arme blanche. Antérieurement, c'est une étudiante qui s'est défenestrée de sa chambre universitaire, victime d'une dépression. On peut allonger à l'envi la liste macabre des meurtres dans les campus et les résidences universitaires, depuis que Tahar Hadjar est à la tête de ce ministère. Des crimes qui se répètent, suivis de sa part de déclarations sans émotion, comme s'il s'agissait de faits divers imputables à une fatalité contre laquelle il ne peut rien. Dans des pays où la vie d'un homme est un bien précieux, à plus forte raison d'un étudiant, pour beaucoup moins que cela, le ministre démissionne, car s'il n'est pas coupable, il est responsable. Quid aussi du silence de notre parlement croupion qui donne l'impression d'être hors sol ? En Algérie où un ministre, un peu comme Néron jouant la flûte pendant que Rome brûle, peut continuer tranquillement à « ministrer », depuis Alger, surtout en cette période propice au secousse au sommet de l'Etat sachant, par ailleurs qu'il jouit de l'immunité que lui confère son appartenance au parti du pouvoir. Pauvre Algérie!