Comment la junte militaire algérienne a de tous temps utilisé – via une presse chienlit – les techniques les plus retorses et machiavéliques pour instrumentaliser son peuple au détriment de la vérité, sur des sujets éminemment épineux. Rétrospective d'un article de L'Express pour les plus jeunes de nos lecteurs… Par L'Express, mis à jour le 16/11/1995 – publié le 16/11/1995 27 juin 1962 «Nous sommes au commencement d'une longue série de drames. A partir du moment où les musulmans auront des responsabilités, ils vont se déchirer entre eux. Personne ne pourra les en empêcher; nous moins que quiconque.» Charles de Gaulle, président de la République, quatre jours avant l'indépendance de l'Algérie, cité par Alain Peyrefitte dans C'était de Gaulle. 19 août 1972 «La francophonie, mouvement soutenu par les présidents Bourguiba et Senghor, n'est qu'une tentative de conférer un visage humain au néocolonialisme afin de perpétuer une exploitation éhontée et un impérialisme culturel.» El Moudjahid (hebdomadaire du FLN en arabe), à propos de la coopération franco-africaine. 20 décembre 1975 «La France de Giscard d'Estaing s'est résignée à n'être qu'une sorte d'impérialisme étriqué de seconde zone, sous la houlette de la Maison-Blanche.» Révolution africaine (organe central du FLN), accusant Paris d'armer le Maroc et la Mauritanie pour qu'ils puissent envahir le Sahara occidental. 7 mai 1977 «Le parti des nostalgiques de l'Algérie française serait-il assez puissant, de l'autre côté de la Méditerranée, pour compromettre l'oeuvre de réconciliation à laquelle les deux peuples se sont attelés?» El Moudjahid (quotidien francophone, porte-parole officieux du FLN), après la condamnation par le Quai d'Orsay d'un raid du Polisario (armé par Alger) sur la ville mauritanienne de Zouerate. 9 septembre 1984 «La visite du président français au Maroc constitue une ingérence d'une puissance étrangère à notre région pour tenir un rôle dont nous connaissons et les objectifs et les prolongements.» Révolution africaine. 9 mars 1987 «Une telle exploitation de la mort tragique de M. Ali Mecili n'est en réalité qu'une simple et infructueuse opération de tapage publicitaire gratuit de ces cercles revanchards en mal d'audience qui, en marge de l'Histoire, vivent en permanence dans l'univers fermé et sulfureux de l'aigreur, du ressentiment et de la nostalgie.» Algérie Presse Service (APS), agence d'Etat, après l'assassinat à Paris d'un leader de l'opposition (Front des forces socialistes) par les services secrets algériens. 12 octobre 1988 «Quand il y a une répression au Chili ou en Haïti, la gauche demande des sanctions économiques, mais, quand on tue 500 personnes en Algérie, on entend dire qu'il faut accélérer la coopération.» Claude Malhuret, au nom du PR. 13 janvier 1992 «Le processus engagé pour des élections en Algérie a été interrompu. Cela représente un acte pour le moins anormal, puisque cela consiste à installer un état d'exception.» François Mitterrand, après le putsch militaire entre les deux tours des élections législatives. «Les coups d'Etat, même à blanc, ne sont pas bons.» Bernard Kouchner, alors secrétaire d'Etat à l'Action humanitaire. «C'est une faute d'interrompre une consultation électorale en cours parce que les résultats ne vous conviennent pas.» Valéry Giscard d'Estaing. 12 janvier 1993 «Nos relations n'ont jamais été normales et ne le seront pas avant longtemps.» Lakhdar Brahimi, chef de la diplomatie algérienne, à l'occasion de la visite de Roland Dumas, son homologue français, à Alger. 11 août 1994 «Il ne peut y avoir de solution toute sécuritaire au drame que vit l'Algérie.» Alain Juppé, alors ministre des Affaires étrangères. 13 août 1994 «Je ne crois pas qu'il y ait un risque de séries d'attentats en France.» Charles Pasqua, ministre de l'Intérieur. 5 février 1995 «François Mitterrand nourrit une haine viscérale à l'égard d'une Algérie indépendante.» La radio d'Etat algérienne, à la suite de la suggestion du président français de tenir une conférence sur l'Algérie sous l'égide de l'Union européenne. 24 octobre 1995 «La France mène une politique d'ingérence intense dans les affaires intérieures algériennes et d'insinuations malveillantes.» APS, après l'annulation de la rencontre Chirac-Zeroual.