La décision d'interdire l'impression et la diffusion du livre du journaliste Mohamed Benchicou, « Le journal d'un homme libre », a été prise conformément à la loi, pour « banalisation des crimes coloniaux », « atteinte à l'honneur » des personnes et « propos antisémites », a indiqué, mardi à Alger, Mme Khalida Toumi, ministre de la Culture. Mme Toumi qui intervenait lors de la conférence de presse animée conjointement avec Mme Bience Gawanas, consacrée à la deuxième réunion des ministres africains de la Culture, a affirmé qu'elle assume cette décision, prise par ses soins « conformément aux dispositions de la Constitution qui interdisent toute atteinte à l'honneur des personnes et des corps constitués, après avoir consulté un nombre important d'avocats ». Tout en rappelant que la code pénal algérien dans ses articles 144 et 296 consacrent « l'inviolabilité » de l'honneur des personnes, la ministre qui affirme avoir lu le livre, a indiqué que « Mohamed Benchicou accuse des responsables de vol, sans pour autant donner une seule preuve » et porte atteinte au ministre de l'intérieur. « Dans ce livre, il y a aussi de l'antisémitisme », a-t-elle poursuivi, soulignant que l'Algérie n'accepte pas le racisme, sous toutes ses formes ». Elle a ajouté, par ailleurs, que ce livre « banalise » les crimes de la colonisation, « du moment où son auteur fait un parallèle entre un militant de la cause nationale et un général responsable de l'assassinat de 4000 Algériens, de 5000 disparus et de la systématisation de la torture pendant la guerre de libération nationale ».