Le 13 septembre 2020, nous, citoyen-ne-s algérien-ne-s de France et d'Europe, marcherons à Paris pour:Un changement radical et pacifique en Algérie ; Le départ définitif du système et de ses symboles ; L'édification d'un Etat de droit et démocratique ; Un Etat Civil et non militaire ; La libération inconditionnelle des détenu-e-s politiques et d'opinion ; Une transition démocratique indépendante du régime et un processus constituant souverain. Depuis le début de la Révolution du Sourire, le peuple algérien a démontré au monde entier, par son civisme et son pacifisme, sa grande conscience politique et son attachement aux valeurs démocratiques et républicaines. Après plus d'un an d'une mobilisation populaire dans un Hirak pacifique et déterminé, le chemin de la victoire est encore long, mais sûr, face à un pouvoir qui, même en temps de pandémie, n'a pas pris congé et continue dans son outrage contre la volonté populaire. Les dernières évolutions de la situation en Algérie -provocations, intimidations, diversions et arrestations arbitraires- nous montrent bien que le système mafieux est prêt à tout pour se maintenir et étouffer toutes les revendications légitimes soulevées, quitte à basculer le pays dans la violence, une option favorable au régime qui use et abuse de la force pour faire taire toute contestation. Rappelons que le commandement militaire, qui constitue la colonne vertébrale du régime, actionne sans relâche sa police politique pour museler et faire échouer toute voie contestataire. Toutefois, notre automobilisation ne faiblit pas quant à un changement radical et pacifique du système politique qui a été assujetti jusque-là au service d'intérêts personnels au détriment des intérêts de la nation. Nous luttons pour la déconstruction de ce système totalitaire et criminel, qui constitue un danger pour le pays et son unité. Nos revendications sont clairement en lien avec l'édification d'un Etat de Droit où les libertés fondamentales prennent leur véritable sens. Un Etat de Droit avec des institutions fortes et démocratiques qui se soumettent aux mêmes droits que les individus ; où la séparation des pouvoirs garantit l'indépendance de la justice ; où le principe de liberté induit l'existence de la liberté individuelle d'opinion, d'expression, de réunion, de culte, de circulation, de la liberté syndicale et le droit de grève. Nous nous battons pour la libération de tous les détenus politiques et d'opinion parce qu'il est nécessaire de respecter le droit à la libre expression de ses opinions ; parce qu'il est inadmissible, et cela est propre aux régimes dictatoriaux, de priver les citoyens de leur droit de penser, donc d'exister. Nous réitérons nos revendications qui dépassent de loin un saupoudrage économique ou social voué à l'échec. La rupture avec le système en place et la transition vers une nouvelle république est inéluctable, car le système de gouvernance doit être reconstruit ou rebâti sur des bases nouvelles de démocratie, de liberté et de transparence. On ne peut construire une nouvelle Algérie avec des restes d'un régime finissant qui n'a apporté que destruction, corruption, injustices et inégalités. C'est pour cela que nous refusons que les revendications du Hirak soient transformées en réformes proposées par un président et un gouvernement illégitimes. Nous exprimons également notre rejet catégorique d'une constitution qui n'est en réalité qu'une suite de constitutions illégitimes et antisociales et dont la constitution-mère a été le résultat d'un coup de force contre la légitimité populaire. Nous poursuivrons notre Révolution pacifique pour la reconquête de toutes les libertés fondamentales et la fondation d'un Etat sur des bases démocratiques et nous appelons tous nos compatriotes algérien-ne-s, vivant en France et en Europe, à participer massivement à une marche le 13 septembre 2020, à partir de 14h, au départ de Place de la République à Paris.