Il avait juste 17 ans. Enfant unique ayant grandi dans la grisaille d'une banlieue où tout donne envie de partir, un policier français dans des conditions non réunies, selon les premiers résultats d'une investigation officielle, pour faire usage de son arme le fit comme même et l'abattit de sang-froid. Un assassinat en bonne et due forme. Pour un refus d'obtempérer, la note est salée, macabre et funeste. Et qui peut en toute objectivité nier que l'élément déclencheur des émeutes qui viennent d'enflammer les villes françaises n'est pas ce crime crapuleux, commis de surcroit par une personne portant l'uniforme. Si personne ne peut tolérer ni accepter que des villes soient mises à feu et que des biens soient pillés, toute personne normalement constituée doit aussi facilement comprendre que l'assassinat d'un jeune mineur ne peut engendrer que des colères dévastatrices qui sous toutes les latitudes peuvent aussi profiter à des opportunistes et autres pillards qui n'attendent que ces occasions pour agir. De nombreux plateaux de télévision français ont encore une fois excellés par leur mauvaise foi et leur aveuglement. Ainsi, il a fallu tout faire pour que la mort du jeune Nael soit évacuée de l'actualité au profit des violences souvent gratuites commises dans les villes. La manœuvre est trop facile et est même grotesque. Pourtant ces excités du PAF étaient les premiers à jubiler et à éructer lorsque les violences se sont répandues aux Etats-Unis et qu'un contrôle de police se soit transformé en crime et aboutit à la mort par asphyxie d'un afro-américain. Oui la mort de Nael représente un simple fait divers pour ces nombreux journalistes connus pour leur haine de l'Islam et des musulmans et souvent tenus en laisse par les vrais orfèvres de cette manipulation médiatique, ces inconditionnels d'Israël toujours prêts à bondir et à dégainer pour semer la haine et mettre de l'huile sur le feu. Et la malheureuse agression du domicile d'un élu de banlieue constitue ainsi une aubaine pour consolider cette manipulation médiatique destinée à anéantir tout élan de sympathie et toute émotion au profit d'une victime d'un crime crapuleux. Il fut un temps où un diplomate français nommé Villepin essaya de toutes ses forces de sauver aux Nations-Unis dans un discours mémorable ce qui restait encore de l'honneur de la diplomatie française, un autre, politique celui-là, Melenchon, et bien que voué aux gémonies par ces médias hostiles à tout ce qui est arabe et musulman marquera de son empreinte une clairvoyance qu'aucune manipulation ne put ébranler. L'avenir confèrera certainement à la mort de Nael un autre statut que celui de fait divers et plus que celle de l'étudiant Malik Oussakine, victime lui aussi des violences policières, signifiera pour beaucoup les limites de ce que ces excités appellent pompeusement l'intégration et constituera un signal fort à ces jeunes qui seront les adultes de demain et qui devront partir, changer de terre d'accueil, pour construire un avenir prometteur sous un ciel plus clément ! *Paysage audiovisuel français