L'appareil judiciaire a prouvé encore une fois son dédain et son mépris du citoyen qui n'a plus de considération ni de dignité à ses yeux. Dans l'affaire des militants du FFS injustement accusés et en l'absence de toute preuve d'avoir incendié le véhicule du croissant rouge algérien, l'audience publique au tribunal de Ghardaïa du 09 novembre 2009 s'est déroulée en présence de plusieurs avocats, de nombreux militants de la fédération du FFS de Ghardaïa et d'autres fédérations du pays ainsi que des maires et des membres du secrétariat national du parti. Cette affaire a été marquée par les réalités suivantes : -Les faits remontent au 25 décembre 2005, soit près de 5 ans. -Les accusations portées contre les prévenus peuvent leur coûter jusqu'à 20 ans de prison ferme. -Ils sont sous contrôle judiciaire depuis près de quatre années. -Ils sont pères de famille. Boudhiba Kacem est marié et père de 07 enfants, tout comme Fekhar Abderrahmane est père de cinq enfants. -Leurs familles vivent sous une forte et permanente pression psychologique depuis maintenant près quatre années, et dans un climat de peur et de terreur, craignant les pires éventualités et des lendemains incertains. Malgré tout cela, l'administration du tribunal, par mépris, par négligence ou de manière planifiée – et c'est l'hypothèse la plus probable – n'a pas notifié aux concernés (prévenus, témoins et partie civile) la date du procès. Un acte élémentaire ! Cela a permis au témoin à charge, Bazine Kacem de justifier sa non présentation à l'audience et ce, malgré sa présence depuis le matin, dans la cour du tribunal. A-t-il agit de son propre gré ou a-t-il été conseillé de se dérober ? Pourquoi ne s'est-il pas présenté à l'audience, alors qu'il se trouvait dans la cour du tribunal ? Cette situation a amené la défense à demander le report du procès, en l'absence de l'unique et principal témoin dans l'affaire !! Les prévenus Boudhiba Kacem et Fekhar Abderrahmane, leurs familles et tous les militants vont ainsi continuer à vivre dans ce climat de tension et de doute prolongé et sur leurs nerfs, et tout cela en raison de cet appareil judiciaire qui a perdu sa fonction principale qui est de rendre la justice !! Et c'est ce que vivent tous les algériens qui ont la malchance de fréquenter les allées de l'appareil judiciaire qui est devenu le symbole et le baromètre du niveau de pourrissement, de décadence et d'autoritarisme auquel est arrivé le régime algérien. Kameleddine FEKHAR Ecrivain. Militant de la démocratie Et des Droits de l'homme Ghardaïa le 10 novembre 2009