Deux militants et cadres de la fédération de Ghardaïa du Front des forces socialistes (FFS) comparaîtront aujourd'hui devant le tribunal de Ghardaïa pour répondre de l'accusation « d'incendie d'un véhicule du Croissant-Rouge ». Dans un appel lancé hier par Kamel Eddine Fekhar, président de ladite fédération et membre de la Ligue de défense des droits de l'homme, invite les forces vives de la société à dénoncer « une cabale judiciaire sans fondement contre des militants innocents ». Le même appel indique que ce procès s'inscrit en droite ligne dans la série « des procès préfabriqués à Ghardaïa contre tout militant politique, activiste des droits de l'homme ou syndicaliste et contre toute plume libre ». Revenant sur les détails de l'affaire incriminant Abderrahmane Fekhar et Bouhdiba Kacem, Kamel Eddine Fekhar indique qu'en date du 25 décembre 2004, un véhicule du Croissant-Rouge a été incendié et l'accusation n'est tombée qu'une année plus tard contre les prévenus « alors que ni le propriétaire du véhicule Bazine Brahim ni le responsable de wilaya du Croissant-Rouge n'ont porté plainte pour cet incendie, ni au moment du préjudice ni plus tard », précise encore le communiqué de Kamel Eddine Fekhar. Ce dernier indique en outre qu'aucune « expertise n'a été établie sur le véhicule incendié ni par les services de la Protection civile ni par les autres services de sécurité, le jour du préjudice. L'expertise a été faite deux ans après les faits ». Et d'ajouter que l'affaire a été « montée sur le témoignage du fils mineur de Bazine Brahim. Le même témoin de l'affaire de Mohamed Baba Nedjar, lui aussi militant du FFS condamné à perpétuité pour le meurtre du même Bazine Brahim ». Les deux militants inculpés, dont le procès s'ouvre aujourd'hui, risquent une peine de 20 ans de prison ferme. Kamel Fekhar qualifie ce procès « d'injuste et d'atteinte aux lois, aux valeurs et à la logique ».