Le Quotidien d'Algerie Les berbères, les arabes, les arabo-berbères et les francophones d'en haut ont scellé leur union (pour le meilleur et pour le pire) quelque soit le rôle que chacun avait joué, joue ou sera appelé à jouer. Ceux qui sont en bas, ils se querellent, ils se divisent, ils s'éloignent de plus en plus du compromis, ils s'entre-déchirent, parfois ils s'entre-tuent, ils s'accusent mutuellement les uns les autres et ils s'arc-boutent sur l'os que leur laisse ceux qui aiment la chair fraîche, les fruits juteux, les palais remplis du parfum de jasmin et les fontaines à l'eau douce qui étanche toutes les soifs. Notre diversité linguistique, culturelle, géographique, sociale, psychologique, affective et cultuelle ne sont pas un problème pour l'Algérie. L'huile d'olive est un atout. Les figues sont un atout. Les dattes sont un atout. La diversité de notre architecture, de nos décors, de nos sites, de nos plages, de nos sols, de nos produits de terroir, de nos productions artisanales, de nos faunes et de nos flores…sont un atout. La diversité de nos compétences, de nos idées, de nos modes d'expressions, de nos humeurs, de nos humours, de nos formes, de nos tailles, de nos métiers, de nos désirs, de nos rêves…sont un atout. La diversité de nos origines, de nos croyances, de nos convictions, de nos buts, de nos projets, de nos lieux de nos naissances, de nos vécus, de nos personnalités, de nos centres d'intérêts, de nos loisirs, de nos lectures, de notre façon d'écrire, de parler, de marcher, de jouer au foot…sont un atout. La diversité de nos niveaux intellectuels et professionnels, de nos possibilités spirituelles, de nos niveaux socio-économiques, de nos caractères, de nos forces physiques, de nos dons naturels, de nos acquis par le travail, l'effort, l'abnégation, la curiosité, la réflexion, l'ouverture d'esprit, la quête du savoir et la remise en question permanente et perpétuelle de ses certitudes, de nos héritages matériels et morales, de notre éducation…sont un atout. A une seule condition: que ne soyons tolérants les uns envers les autres, que nous soyons pacifiques dans nos combats et dans nos oppositions, que nous soyons portés par la compétition saine et permanente, que nous acceptions de se remettre en question, de demander des excuses que nous nous trompions, que nous acceptions le plus compétent de nous prendre la place la plus difficile qui correspond à ses capacités et d'apprendre de l'autre même s'il parle le chinois et que nous arrêtions de vouloir faire disparaître l'autre (d'une manière ou d'une autre) pour avoir raison, pour se sentir puissant, pour satisfaire ses désirs maléfiques, primitifs et pervers, pour dominer, pour déposséder son frère ou sa soeur de ce que dieu lui avait offert, pour humilier, pour nier… Ceux qui détiennent le pouvoir n'acceptent que ceux qu'ils pensent, que ce qu'ils veulent, que ceux qu'ils désirent, que ce qu'ils croient, que ce qu'ils aiment, que ce qu'ils décident…et surtout, ils n'acceptent aucune contradiction, aucun avertissement, aucune exhortation, aucune supplication, aucun conseil. Mais, pour cela, ils ont accepté de scier la branche sur laquelle, ,ils sont assis. Ils ont accepté de vendre notre honneur, notre histoire, nos richesses, notre identité, notre diversité et nos valeurs. Ils ont accepté que nous devenions la risée du monde, l'assiette du quelle tous les voleurs se servent, la dignité que tout le monde bafoue et le déshonneur que personne n'ignore. Ils ont accepté de sacrifier de centaines de milliers de nos frères et soeurs, de diriger un pays qui plus ils s'enrichit plus, il appauvrit son peuple et de choisir la fuite en avant vers le chaos que l'arrêt de ce processus d'autodestruction dangereux et inutile. Alors, comment seront-ils les suivants ? Si le fond sera le même, si c'est uniquement le décor qui changera, je pense qu'il sera vain de continuer à les critiquer, à les dénoncer et à les combattre, car, eux au moins, ils ne vont plus nous surprendre.