30 novembre 2009 A l'instant même, je viens d'apprendre par un simple coup de téléphone que mon mari a été transféré à plus de 200 km loin de sa famille, dans la prison civile de Siliana. L'administration pénitentiaire a donc mis 11 jours pour m'informer du lieu exact de mon mari. Cette décision a été prise pour rendre la visite difficile pour ses avocats et sa famille. .. Quelqu'un frappe à ma porte, il se présenté en tant que le commissaire de police d'El Manar. N'ayant pas confiance et de peur d'être tabassée, je refuse d'ouvrir la porte et j' exige un document officiel. Le commissaire se met à blasphémer et m'insulter. Mes enfants et ma mère ont été terrorisés. Encore une fois, nous sommes devant un déni du droit élémentaire du prisonnier: droit d'être incarcéré dans une prison proche de sa famille. Ben Ali a choisi cette prison intentionnellement pour l'éloigner de sa famille et de ses avocats, jugés trop nombreux. De toutes les façons, aucune loi dans ce pays ni ailleurs ne permet de transférer un prisonnier tant que le jugement n'est pas définitif, d'autant que nous avons informé de notre intention de faire appel à «la décision». Dans une prison comme celle de Siliana, Taoufik Ben Brik ne mettra pas longtemps pour mourir et c'est ce que cherche Ben Ali, une mort sûre sans feu tout comme un coup d'état sans bain de sang. S'il venait à mourir, la responsabilité n'incombera pas seulement à El Dictator, mais à nous tous ceux qui ne sont pas suffisamment mobilisés pour le libérer. SA FEMME AZZA ZARRA