Agression sioniste contre le Liban: plus de 100 enfants morts en martyrs en 11 jours    Le SG de l'ONU demande l'arrêt de "l'effusion de sang" à Ghaza et au Liban    Le premier hôtel Halal du Japon ouvre ses portes face au Mont Fuji    Renforcement et amélioration de l'AEP    Les raisons de la dépréciation du dinar sur le marché parallèle et l'impact sur le processus inflationniste    Le verdict de la CJUE constitue une «grande victoire» pour les Sahraouis    Un besoin financier existentiel pour le complexe militaro-industriel américain    L'Iran soutiendra toute trêve qui serait acceptable pour le Liban    Situation épidémiologique en amélioration    Un jeune à bord d'une moto fauché mortellement par une voiture à Mansourah    Plus de 400 capsules de psychotropes saisies, quatre arrestations    Les lauréats du concours national de récitation du Saint Coran honorés    Le football creuse l'écart avec les saisons écoulées    Mondiaux juniors de judo : Abdeslam Belbelhout (-73 kg) éliminé au deuxième tour    Affaire Lassana Diarra-FIFA : «L'arrêt Diarra»    Plus de 60 films en compétition    Des interprètes amateurs du chaâbi animent un concert    L'Algérie poursuivra sa marche avec détermination vers des perspectives prometteuses    L'appel à réviser l'accord de 1968, slogan politique d'une minorité extrémiste en France    Président de la République : nous restons attachés à la politique sociale de l'Etat    Révision de l'accord d'association Algérie-UE à partir de l'année prochaine    Instaurer un dialogue national sérieux pour immuniser l'Algérie    Adhésion de la Confédération nationale du patronat algérien au Conseil du renouveau économique algérien    Le Président de la République reçoit un message de félicitations de son homologue irakien pour sa réélection pour un second mandat    Festival international d'Oran du film arabe: le film "Youm" du réalisateur Bahreini Ahmed Akbar ouvre le concours des courts métrage    Qualifs-CAN2025/Togo: "On veut aller chercher les six points face à l'Algérie"    Lancement de la 2e grande campagne de nettoyage à Alger    Belmehdi met en exergue la portée du rayonnement des Ouléma algériens en Afrique et dans le monde    Recul du nombre de cas de paludisme à Tin Zaouatine    Mouloudji met en valeur les réalisations dans le domaine de l'industrie cinématographique    La composition, l'organisation et le fonctionnement, fixés    Situation et mutations géopolitiques dans les zones d'intérêt commun examinées    Jeux scolaires Africains 2025: l'Algérie abrite la 1re édition en juillet prochain    Cas de paludisme et de diphtérie dans le Sud: vaccination impérative de tous les habitants des régions affectées    CAN-2025: une liste de 26 joueurs pour la double confrontation face au Togo dévoilée    Une délégation du Conseil de la nation participe à la 4e partie de la session ordinaire 2024    L'Algérie happée par le maelström malien    Un jour ou l'autre.    En Algérie, la Cour constitutionnelle double, sans convaincre, le nombre de votants à la présidentielle    Tunisie. Une élection sans opposition pour Kaïs Saïed    Algérie : l'inquiétant fossé entre le régime et la population    BOUSBAA بوصبع : VICTIME OU COUPABLE ?    Des casernes au parlement : Naviguer les difficiles chemins de la gouvernance civile en Algérie    Les larmes de Imane    Algérie assoiffée : Une nation riche en pétrole, perdue dans le désert de ses priorités    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    Pôle urbain Ahmed Zabana: Ouverture prochaine d'une classe pour enfants trisomiques    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Ouassini Sadji, 14 ans dans les geôles du Roi
Publié dans El Watan le 05 - 09 - 2009

Après quatorze ans de réclusion, il devait être libéré le 15 octobre. Mais depuis la mi-août, Ouassini Sadji, prisonnier algérien détenu à la prison de Meknès pour activisme politique, n'a plus donné signe de vie. El Watan Week-end s'est rendu à Maghnia pour rencontrer sa famille et tenter d'en savoir plus.
Personne ne sait ce qu'a fait, ni ce qu'est devenu Ouassini Sadji, commerçant algérien de 43 ans, détenu à la prison de Saïdi Saïd à Meknès, au Maroc, pour activisme politique. Au début de la semaine, sa famille, résidant à Maghnia, alerte les organisations de défense des droits de l'homme. Leur fils aurait disparu. A cinquante jours de sa libération. « Le 19 août dernier, une trentaine d'hommes, dont cinq en tenue civile, cinq autres en tenue bleue et vingt en treillis militaire, accompagnés du directeur de la prison Zihari Abdelham, se sont engouffrés à l'aube dans la cellule de Ouassini, lui ont mis une cagoule et l'ont emmené », raconte son frère Badreddine, rencontré à Maghnia. D'après les Marocains qui tiennent la famille informée, il aurait été transféré dans une prison proche, Djenane El Kerma, surnommée « la chambre noire » ou encore « la cage », « un endroit où l'on y emmène les prisonniers dangereux », confie un Marocain contacté par téléphone. Pourquoi ? Le mystère demeure. Flash-back. Automne 1994, dans le quartier populaire Matemor de Maghnia, les éléments de la brigade de lutte contre le terrorisme encerclent le domicile de Ouassini Sadji, accusé d'héberger des terroristes en fuite. Absent au moment de l'opération, le suspect est averti par des proches et s'enfuit. Ouassini traverse alors clandestinement la frontière jusqu'à Oujda, dans l'est marocain, pour commencer une nouvelle vie. En Algérie, il est déclaré coupable de soutien au terrorisme, et sera condamné par contumace à vingt ans d'emprisonnement ferme. Au Maroc, il s'achète une maison et un commerce, et obtient la bénédiction d'une famille chérifienne en se mariant avec leur fille. Les autorités marocaines lui accordent même le statut de réfugié politique.
Mais l'année suivante, c'est au tour des services de la police marocaine de l'arrêter, à nouveau pour activisme politique. Il est encore accusé d'héberger chez lui des terroristes dont Bourouis, originaire de Tlemcen. L'Algérien affronte la justice du roi qui le condamne, l'été 1995, à quatorze années de réclusion. « Mon frère a été très bien traité tout le long de son incarcération, reconnaît son frère Badreddine, que ce soit pendant les huit années à Kenitra ou à Meknès. Il avait à sa disposition un téléviseur, un réfrigérateur, un lecteur VCD et pouvait même nous appeler de sa cellule. » Ce qu'il faisait régulièrement jusqu'à il y a six mois de cela. Les coups de fil se sont alors subitement interrompus. Ouassini est transféré de la prison Sidi Saïd de Meknès à celle de Rabat Salé, pour des motifs que sa famille ignore. Pour protester, il observe alors une grève de la faim de 27 jours. Devant la pression des médias algériens dont El Watan et les observatoires des droits de l'homme marocains et étrangers, la délégation générale de l'administration pénitentiaire et de la réinsertion, dans un communiqué laconique, tente d'expliquer que « le transfert des détenus algériens de la prison locale de Meknès à la prison de Salé s'est déroulé dans le cadre de la loi, à la suite d'actes non autorisés et en violation des règlements en vigueur. » Mais Ouassini réussira à faire fléchir l'administration royale pour revenir à Meknès. « Mais dans des conditions effroyables, souligne son frère, les larmes aux yeux. Autant dire que c'était un kidnapping. A 5h, il a été encagoulé et menotté avant d'être emmené à Salé. Il n'a même pas été autorisé à prendre ses effets personnels. On veut en finir avec lui ! » Badreddine a déposé une requête auprès des différents consuls des deux pays. « Nous appelons nos responsables à sauver notre fils d'une mort certaine à cinquante jours de sa libération ». Asthmatique, Ouassini serait dans un état lamentable. Son frère Badreddine, tenu au courant par des contacts marocains, est certain que son frère « subit les pires sévices de la part de l'administration pénitentiaire qui le soumet à la torture et lui interdit tout soin. Nous demandons que les responsables de cette situation soient déférés devant la justice. » La famille Sadji, pour laquelle il a été impossible de constituer un moyen de défense au Maroc, accuse l'ancien directeur de la sûreté d'avoir procédé à « une arrestation injustifiée » de son fils qui était en situation régulière et le coordinateur de la direction des prisons du Maroc, qui est à leurs yeux, « l'instigateur des tortures ». En mars dernier, les commissions de droits de l'homme d'Algérie, de France, du Danemark, de Grande-Bretagne et de Suisse, ainsi que l'Organisation arabe des droits de l'homme, en coordination avec la commission marocaine se sont rasemblées pour réclamer la libération des détenus politiques au Maroc, y compris les Algériens. Le dossier concernait seize noms dont ceux des trois Algériens, Sadji, Bourouis et Laïdaoui. Le 4 août dernier, le collectif apprend que les détenus ne bénéficieront d'aucune faveur et seront contraints de finir leur peine. Aujourd'hui, Ouassini Sadji, qui a perdu son père et sa grand-mère qui l'avait élevé, peut rentrer en Algérie, amnistié par la charte pour la réconciliation nationale.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.