Des rassemblements nationaux et régionaux prévus: Les praticiens de la santé menacent de sortir dans la rue Le Quotidien d'Oran, 17 janvier 2010 Les praticiens de la santé, généralistes et spécialistes menacent de descendre dans la rue, après la tenue d'une série de rassemblements nationaux et régionaux, qui sont prévus à partir de mercredi prochain. «Nous envisageons d'occuper la rue, avec nos blouses blanches et on ne reculera devant rien, même si on est tabassés», a affirmé le secrétaire général du syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), Lyès Merabet, lors d'un point de presse animé conjointement, hier, avec le SG du syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP), à Alger. Les deux syndicats en débrayage «ouvert» depuis 3 et 4 semaines ont décidé à l'issue d'un conseil consultatif avec leurs bases de poursuivre leur mouvement de grève et de durcir davantage la protestation. Ils se sont mis d'accord pour organiser des rassemblements nationaux et régionaux à travers le pays. Le premier rassemblement national se tiendra mercredi prochain à l'hôpital Mustapha, à Alger. Parallèlement des sit-in sont prévus le même jour à travers les grandes villes du pays, avec des rassemblements régionaux. Le SG du SNPSP a affirmé que d'autres rassemblements nationaux sont programmés, dans les prochaines semaines, l'un devant le palais du gouvernement et l'autre devant la présidence de la République. Les syndicalistes menacent de sortir dans la rue, si les pouvoirs publics continuent à les ignorer. Le Dr Yousfi du SNPSSP a confirmé le soutien de quelques députés au mouvement de protestation. Des députés du FLN, PT, MSP et du RCD seront parmi nous, lors du rassemblement à l'hôpital Mustapha», a-t-il affirmé. Lyès Merabet enchaîne «jusque-là nous n'avons vu que du mépris, provocation, négligence, pression, intimidation de la part de notre tutelle». Il a fait également état des ponctions sur salaires décidées par le ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière. «Des ponctions d'une semaine ont été pratiquées sur les salaires des praticiens de la santé en grève à Alger, à Dergana et à Médéa», a-t-il indiqué en ajoutant «il ne suffit pas d'affamer les spécialistes de la santé pour mettre un terme à ce mouvement». Selon lui, «rien ne pourra nous décourager, on est déterminés plus que jamais à aller au bout de nos revendications». S'agissant de la possibilité de revoir «le service minimum» comme une forme de protestation, les deux syndicats ont déclaré avoir opté pour son maintien pour les cas d'urgence et pour l'acte de vaccination seulement. Lyès Merabet a expliqué qu'«en dehors de l'acte vaccinal, on n'acceptera pas les consultations ou par exemple le traitement des malades qui présentent des syndromes grippaux ou autres. On limitera notre service minimum aux cas les plus urgents seulement». Tout en dénonçant les réactions et les déclarations de la tutelle sur le mouvement de protestation, Lyès Merabet a lancé «vous dites qu'on est manipulés. Certes, on est manipulés par des salaires de misérables et par l'absence de moyens qui nous garantissent de vivre avec dignité». Le Dr Yousfi a regretté le fait que la tutelle ait opté pour le pourrissement de la situation au lieu de prendre en charge sérieusement les préoccupations majeures des véritables acteurs de la santé. «Ailleurs, les praticiens généralistes et spécialistes s'occupent de la santé, et nous on s'occupe des conflits», a-t-il conclu.