Un mois après la rentrée scolaire, l'indisponibilité des manuels scolaires persiste toujours. L'Association nationale des parents d'élèves accuse, entre autres, la spéculation de certaines librairies privées agréées mais aussi la démission des chefs d'établissements. Elle dénonce, par ailleurs, l'exclusion d'un grand nombre d'élèves recalés au baccalauréat. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Pour Ahmed Khaled, président de l'Association nationale des parents d'élèves, la rentré scolaire 2017-2018 a été «ordinaire», malgré «quelques points noirs». Outre le manque d'enseignants dans les établissements, il cite ainsi la perturbation dans la distribution du manuel scolaire qui persiste depuis le 4 septembre dernier. Pourtant, précise-t-il, «alors que le manuel scolaire fait défaut dans les établissements, sur le marché il est vendu à des prix plus élevés». Un sérieux problème qu'il impute à plusieurs causes notamment au refus des intendants de l'acquisition du manuel prétextant que cette tâche ne fait pas partie de leurs prérogatives. D'ailleurs, poursuit-il, «la loi d'orientation scolaire permet aux chefs d'établissements d'obliger l'intendant de l'établissement ou un autre employé à assurer l'acquisition et la vente du manuel scolaire». Intervenant, hier, au forum du quotidien El Moudjahid à Alger, le président de l'Association nationale des parents d'élèves a pointé également du doigt les chefs d'établissements qui, explique-t-il, «n'ont pas récupéré les manuels scolaires des annexes de l'ONPS (Office national des publications scolaires) alors qu'ils étaient disponibles depuis avril dernier». Pour ce qui est du primaire, «ce sont les APC qui n'ont pas assuré le transport des manuels scolaires», dit-il encore. Il évoquera également le retard dans certaines imprimeries sans pour autant omettre de signaler certaines librairies privées agréées pour la distribution du manuel scolaire qui «ont fait dans la spéculation». «Certaines d'entre elles vont être sanctionnées et leur agrément leur sera retiré», dit-il. Face à l'«entêtement» des intendants et des chefs d'établissements, Ahmed Khaled affirme que son association va elle-même s'occuper de l'acquisition des manuels scolaires dans les établissements. L'invité du forum dénonce, par ailleurs, l'exclusion d'un grand nombre d'élèves de la troisième année secondaire n'ayant pas obtenu le baccalauréat. Pourtant, poursuit-il, «la plupart de ces élèves n'ont pas eu à refaire d'année durant leur cursus secondaire comme le stipule la circulaire de l'éducation». Qualifiant cette exclusion d'«injuste», il assure que près de 400 mille élèves de la 3e année secondaire ont été exclus. Ry. N.