Mise à l'arrêt depuis les premiers jours du mois de septembre écoulé pour un problème d'alimentation en eau brute, la production du complexe sidérurgique Sider El Hadjar sera relancée à la fin de la semaine en cours, selon une source de l'intérieur du complexe. Celle-ci affirme que l'ensemble des installations (haut-fourneau n°2, aciéries et autres unités de production) entreront effectivement en production à cette date. Cela fera exactement un mois de «mise en veille» comme annoncé officiellement par les responsables de l'usine. Il y a dix jours, ces mêmes responsables avaient fait savoir que la mise à feu du haut-fourneau n°2, zone sensible du complexe avec ses températures allant de 2 000 à 5 000 degrés, a été effectuée sans problèmes. Grand consommateur d'eau (1 600 m3 par heure), le complexe Sider a vu son alimentation par l'Algérienne des eaux de Annaba réduite progressivement avant sa coupure définitive en raison d‘un manque de ce liquide précieux pour l'alimentation de la population. Situation qui a provoqué des mouvements de protestations des citoyens durant plusieurs jours. Ce qui a contraint le ministre des Ressources en eau, Hocine Necib, à se déplacer dans cette wilaya et celle voisine d'El Tarf, d'où est alimentée Annaba. Il est venu dans cette région à la recherche d'une solution d'urgence avant le lancement d'autres travaux d'envergure à même d'éradiquer définitivement le problème. Dans ce cadre, Il est même question, selon le ministre, de la relance de la station de dessalement d'eau de mer dont le site était prévu depuis une décennie à El Chatt, mais qui a traîné en longueur depuis. Concernant le problème d'alimentation du complexe, le représentant du gouvernement avait affirmé la nécessité de «trouver une autre source pour alimenter le complexe sans que cela n'affecte la consommation de la population». Suite à cela, on avait procédé à deux forages non loin de l'usine. Mais, c'était insuffisant. Il était même envisagé de pomper l'eau de l'oued Seybouse, un cours d'eau intarissable se trouvant à quelques encablures du complexe. Selon certaines indiscrétions, deux dirigeants de Sider El Hadjar étaient à Alger ce dernier dimanche pour une rencontre au siège du ministère de tutelle dans le but d'aplanir certains problèmes dont celui de l'alimentation en eau. Mais pas que cela. Ils doivent, toujours selon les mêmes sources, s'imprégner des directives de la tutelle pour trouver des solutions à la situation de l'usine qui n'arrive pas à relancer la production conformément au plan établi par le ministère lors de la reprise en 2015 du complexe par l'Etat qui lui a consenti une enveloppe financière de près d'un milliard de dollars. Le passif laissé par l'indien était énorme. Non seulement en termes de production (les installations étaient presque à l'état de ferraille), mais également en termes de créances. Une dette qui se chiffre à des dizaines de milliards de dinars. Les gestionnaires du complexe Sider El Hadjar, dans leur quête d'une relance effective pour permettre à l'usine de produire suffisamment d'acier pour satisfaire une partie de l'énorme demande nationale en ce produit, ont commencé récemment à faire appel à d'anciens sidérurgistes aujourd'hui à la retraite pour profiter de leur compétence. Réussiront-ils à atteindre les objectifs du million de tonnes qu'ils avaient tracés pour la première année d'activité sous le label national ? Là est toute la question. A. Bouacha