A l'arrêt depuis 20 jours, le haut fourneau n°2 du complexe d'El Hadjar a été remis en feu dimanche matin, a indiqué le SG du syndicat d'entreprise Noureddine Amouri, joint hier par téléphone. Rappelons que la mise en veille du H.F. en question est intervenue le 5 septembre courant, suite au problème de pénurie d'eau que l'on sait pour la wilaya d'Annaba. Les besoins quotidiens du Complexe dépassant les 1500 m3/heure, un plan d'urgence et des mesures exceptionnelles ont été prises afin d'assurer un approvisionnement autonome pour le complexe Sider à travers, entre autres, les eaux non potables de l'oued Seybousse. Mais, à la crise d'eau, qui est loin de son épilogue, s'ajoute le scepticisme quant à la reprise effective de la chaîne de production. Cette dernière, tributaire du plein régime du HF2 et des autres outils de production, les aciéries entre autres, a été annoncée pour la fin de semaine prochaine, soit dans une dizaine de jours. Or, les cadres dirigeants de l'usine qualifient l'annonce, faite pour la direction générale de l'entreprise, de pure intox. «La coulée d'acier et la relance des opérations de production n'auront lieu que dans un mois, voire plus», estime un chef d'équipe maintenance, tenant à garder l'anonymat. S'agissant de l'opération de reprise à plein régime du haut fourneau n°2, les normes de sécurité requises dans le domaine de la sidérurgie exigent une remise à niveau et un temps nécessaire pour les besoins du fonctionnement. La production des eaux et le remplissage de la réserve du complexe ne seront réels qu'après un approvisionnement en eau de l'ordre d'un minima quotidien de 1100 m3 d'eau brut par heure. Ce qui n'est pas le cas malgré la révision à la baisse des besoins de 1500 m3/ heure d'avant la crise en eau. Une crise qui a engendré des pertes considérables. «Le complexe enregistre chaque jour d'arrêt de production une perte d'un demi-million de dollar», révèle un administrateur comptable. Un manque à gagner que les cadres du complexe imputent à l'absence d'un plan d'action prévisionnel à court et moyen terme. Rappelons qu'avant d'être mis à l'arrêt, le complexe ne recevait que 400 m3 d'eau par jour et que les mesures d'urgence visant à récupérer 15 000 m3 sur un total de 35 000 m3 pour le HF2 et toutes ses unités de production sont loin d'avoir atteint les objectifs escomptés. Et l'option d'alimentation hydrique à partir de la Seybouse, option initiale des années 90, reste aléatoire à l'heure de la remise à feu du haut fourneau n°2. En attendant donc que la crise d'eau soit définitivement réglée, les divergences s'inscrivent dans la durée entre effets d'annonce optimistes et reprise réelle de production pour quelque 4500 travailleurs…