La lutte contre le terrorisme de la route sera consolidée par de nouveaux textes, qui, selon leurs rédacteurs, «obligeront davantage les chauffards» à revisiter leur «façon de conduire». Ainsi, les infractions au code de la route seront portées sur le casier judiciaire. Abder Bettache - Alger (Le Soir) - Le département de la justice compte apporter de nouvelles dispositions relatives au casier judiciaire. Il s'agira d'une révision que le ministre de la Justice et garde des Sceaux, M. Tayeb Louh, compte soumettre à la prochaine réunion du Conseil des ministres, qui se tiendra à la fin de l'année en cours. L'annonce a été faite par le ministre de la Justice lors de la présentation des deux projets de loi relatifs aux compétences du Conseil d'Etat et à l'organisation des établissements pénitentiaires. Ainsi, il fera savoir que le gouvernement avait adopté un projet de loi relatif à la révision du casier judiciaire qui sera présenté au Conseil des ministres à la fin du mois courant. Il s'agit, a-t-il précisé, d'introduire certains crimes tels ceux liés aux accidents de la route et à la toxicomanie dans le casier judiciaire. Selon des sources proches du dossier, «l'entrée en vigueur de ce projet coïncidera avec la mise en application des dispositions régissant le permis à points». «Les infractions les plus lourdes, en l'occurrence les accidents de la route ayant causé la mort de personne verront leurs auteurs «signalés» dans les casiers judiciaires. Il s'agit d'un énième dispositif répressif dont le but principal est celui de faire face au phénomène du terrorisme de la route. Nos sources indiquent à ce propos que «l'année 2018 verra l'entrée en application de toutes les dispositions qui mettront fin à l'hécatombe routière». «Nous sommes déterminés à ce que l'année 2018 soit celle de la paix et de la sécurité routières», a-t-on expliqué. En Algérie, faut-il le noter, en dépit des efforts consentis dans le domaine de la lutte contre les accidents de la route, les résultats réalisés sont encore très loin des objectifs escomptés. Pour cela, l'Algérie veut bénéficier de l'expérience des autres pays dont l'Espagne, l'Allemagne et le Canada qui ont réalisé des avancées remarquables dans le domaine pour faire face à cette hécatombe dont le facteur humain est responsable à 95% des accidents de la route survenus durant les neuf mois de l'année 2017. Même si le nombre d'accidents est en réduction de 17% par rapport à la même période de l'année précédente, le chiffre demeure toujours alarmant avec 22 950 accidents, 3164 morts et 35 592 blessés durant l'année en question. Il y a quelques jours, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Nouredine Bedoui, avait estimé que les nouvelles dispositions introduites dans le nouveau projet de loi sur la sécurité routière qui est actuellement en débat à l'APN, permettront d'endiguer et de réduire les dégâts avec la mise en place de la délégation de la prévention et de la sécurité routières, «un mécanisme qui est au centre de tout le dispositif», regroupant notamment la société civile. Pour le ministre de l'Intérieur, cette mission relève des priorités de son département, en annonçant la mise en service du permis de conduire biométrique et la carte d'immatriculation électronique durant le premier trimestre de l'année prochaine, une procédure qui permettra de répertorier les véhicules et les conducteurs dans un fichier national facilitant le contrôle de la circulation. «Nous sommes déterminés à ce que l'année 2018 soit celle de la paix et de la sécurité routières grâce à l'implication et à la mobilisation de tous les acteurs, notamment la société civile car c'est une question qui concerne tout le monde», a encore souligné le ministre. A. B.