«Nous sommes déterminés à ce que l'année 2017 soit celle de la paix et de la sécurité routière.» «Savoir conduire... c'est savoir vivre» c'est le thème d'un séminaire organisé, hier, par le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales dans le cadre de son programme de sensibilisation et de lutte contre la violence et le terrorisme routiers, auquel ont pris part, des experts nationaux et internationaux dont chacun a exposé l'expérience de son pays dans le domaine et les mécanismes mis en place. En Algérie, en dépit des efforts consentis dans le domaine de la lutte contre les accidents de la route, les résultats réalisés sont encore très loin des objectifs escomptés. Pour cela l'Algérie veut bénéficier de l'expérience des autres pays dont l'Espagne, l'Allemagne et le Canada qui ont réalisé des avancées remarquables dans le domaine pour faire face à cette hécatombe dont le facteur humain est responsable de 95% des accidents de la route survenus durant les neuf mois de l'année 2016. Même si le nombre d'accidents est en réduction de 17% par rapport à la même période de l'année précédente,le chiffre demeure toujours alarmant avec 22.950 accidents, 3164 morts et 35.592 blessés. Dans son intervention, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Nouredine Bedoui, estime que les nouvelles dispositions introduites dans le nouveau projet de loi sur la sécurité routière qui est actuellement en débat à l'APN, permettra d'endiguer et de réduire les dégâts avec la mise en place de la délégation de la prévention et de la sécurité routière, «un mécanisme qui est au centre de tout le dispositif», regroupant notamment la société civile. Pour le ministre de l'Intérieur, cette mission relève des priorités de son département, en annonçant la mise en service du permis de conduire biométrique et la carte d'immatriculation électronique durant le premier trimestre de l'année prochaine, une procédure qui permettra de répertorier les véhicules et les conducteurs dans un fichier national facilitant le contrôle de la circulation. Il a souligné dans ce cadre, la nécessité de l'unification des efforts pour faire face aux accidents de la circulation routière qui «occasionnent des milliers de victimes annuellement». «Nous sommes déterminés à ce que l'année 2017 soit celle de la paix et de la sécurité routière grâce à l'implication et à la mobilisation de tous les acteurs, notamment la société civile car c'est une question qui concerne tout le monde», a encore souligné le ministre. Selon celui-ci, le gouvernement est «décidé à prendre à bras-le-corps» la question de la sécurité et de la prévention routières, tout en dévoilant la stratégie de son département pour les deux années à venir et dont les résultats seront ressentis par le citoyen. Le ministre affirme que son département consent des efforts de jumelage des pays, notamment qui «nous devancent sur cette question pour trouver une solution au phénomène de l'insécurité routière», à l'exemple de l'Espagne. Javier Villalba, sous-directeur, des affaires juridiques à la direction générale du Rafic, en Espagne, est revenu sur les bienfaits du permis à points biométrique en exhortant le ministère de l'Intérieur à accélérer l'opération et d'établir un système de sanctions automatisé. Un système qui a permis, selon ce dernier, à répertorier plus de 30 millions de véhicules et 29 millions de conducteurs et faciliter la tâche aux services de sécurité dans l'identification des véhicules et des conducteurs responsables des accidents de la route. Pour Ahmed Naït El Hocine, directeur du Centre national de prévention et de la sécurité routière, «il s'agit de migrer vers le système de sanctions du permis à points qui va marquer la rupture avec l'ancien système, basé sur le retrait immédiat du permis de conduire», a-t-il explicité. Pour ce qui est de l'aspect organisationnel, M.Naït El Hocine estime que la création d'un conseil de concertation à un niveau gouvernemental qui se chargera des orientations stratégiques du gouvernement dans ce domaine et la délégation d'un organe opérationnel chargé de la mise en oeuvre des décisions, ainsi que des organes au niveau des wilayas, cela permettra une meilleure organisation de ce secteur. «Ce phénomène est relativement maîtrisé et on doit chercher les mesures pratiques à mettre en oeuvre pour un objectif d'excellence», a-t-il souligné.