Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a appelé, hier, lors du Conseil des ministres, les autorités concernées par la sécurité routière à diligenter l'application de l'avant-projet de loi modifiant et complétant la loi relative à l'organisation de la sécurité et de la police de la circulation routière dès son adoption par le Parlement. Selon le communiqué rendu public par la présidence de la République, cet avant-projet de loi préconise des mesures répressives des délits et contraventions liées à la circulation routière, comme il est proposé le durcissement des classifications et des sanctions des délits et contraventions liées aux accidents de la route. En ce sens, l'introduction du système de permis de conduire à points permettant le traitement instantané des infractions, constitue le cœur de cette loi qui se veut plutôt répressive devant la persistance du nombre d'accidents de la route, avec leur lourd bilan notamment en vies humaines. Raison pour laquelle, le chef de l'Etat a justifié son application d'urgence dès son adoption par le Parlement. Intervenant après l'adoption de ce texte, M. Bouteflika a appelé les services de sécurité routière à redoubler d'efforts, notamment, durant cette saison estivale, pour appliquer avec rigueur la législation pertinente, dans le but de faire reculer le fléau des accidents de la route. Cela va sans dire, ce texte de loi préconise également des mesures préventives, avec notamment le renforcement de la formation et de la qualification des conducteurs, en particulier les conducteurs professionnels, l'amélioration du contrôle technique et de sécurité routière et la mise en place d'organes nationaux de prévention et de coordination dans le domaine de la sécurité routière. Concrètement, les nouvelles dispositions adoptées dans le cadre de la révision du code de la route devraient contribuer à réduire l'intervention humaine dans le processus de constat des infractions. Ainsi, avec le permis à points, il est attendu des augmentations de la valeur des amendes aux infractions à l'origine des accidents, notamment celles classées au 4e degré, pour se situer entre 5 000 et 7 000 DA. Aussi, il sera procédé à la mise en place d'urgence de la délégation nationale à la sécurité routière pour remplacer le Centre national de prévention et la sécurité routière (CNPSR), d'ici à fin 2016, et ce, pour une application efficace des décisions du gouvernement pour endiguer "le terrorisme routier". Selon le même communiqué, cette mesure devra garantir "l'efficacité de la politique routière à travers l'implication de l'ensemble des acteurs concernés par la sécurité sur les routes et que la délégation sera généralisée au niveau local pour uniformiser la politique nationale de sécurité routière à travers les 48 wilayas". Pour rappel, 1 919 personnes sont décédées et 21 290 autres ont été blessées dans des accidents de la route enregistrés au 1er semestre 2016. En 2015, les accidents de la route ont fait 4 610 morts, dont plus de 1 500 âgés de moins de 30 ans, soit près de 34%. Les jeunes représentent 41% du nombre global des blessés enregistrés lors de la même période, estimés à 55 994 blessés. FARID BELGACEM