Au fond, c'est logique ! Quand t'es gouverné par des dinosaures, tes recettes ne peuvent provenir que des... ... énergies fossiles ! Ah oui ! Il est vrai qu'à l'époque, sa montée au créneau avait marqué les esprits. Tout le monde se souvient d'ailleurs des longues tribunes de Abdekka dans la presse, textes finement ciselés dont il a le secret et dans lesquels il s'élevait contre l'interdiction de la conférence de presse de Mouloud Mammeri. Le même monde ébahi se souvient aujourd'hui encore de sa dénonciation franche et tonitruante de la répression et des emprisonnements des manifestants du premier Printemps berbère, en avril 1980. Mais si ! Ne me dites pas non ! Je l'ai lu. J'ai lu et découvert les faits d'armes héroïques, exceptionnels et déterminants de Abdekka dans le combat pour l'identité amazighe. Si ! Je l'ai lu ! Ou plutôt, je l'ai entendu ! C'est H'mimed qui l'a révélé. Oui, d'accord, ce genre de révélations te laisse sans voix, la mâchoire inférieure traînant au sol, et les yeux exorbités. C'est que c'est énorme comme machin, ça, le Abdekka des barricades d'Avril 1980. C'est livré tout chaud, tout brûlant, je comprends parfaitement qu'il vous faille le temps de vous habituer, de digérer. Mais vous finirez par vous accoutumer, vous verrez ! Nous vivons une belle époque, wallah ! L'autre qui se tresse un parcours de Fidayîn qui a échappé à la guillotine d'un poil. A moins que ce ne soit le contraire, la lame se déclarant soulagée d'avoir échappé à cette corvée. L'autre encore qui se paie avec l'argent des autoroutes, notre argent, des publireportages sur «l'extraordinaire parcours d'un entrepreneur parti de rien». L'autre encore qui, par l'entrebâillement délicieux de son appartement parisien avec vue sur la Tour Eiffel, demande à la France de s'excuser de ses crimes coloniaux. En Principauté de Dézédie, tout est possible, khouya. En 2018, encore plus fort qu'en 2017 ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue. H. L.