Le CIO, qui s'est dit hier «extrêmement inquiet» des problèmes de gouvernance à la Fédération internationale amateurs (AIBA), a menacé de retirer la boxe du programme des jeux Olympiques de Tokyo-2020. «Nous sommes extrêmement inquiets à propos de la gouvernance de l'AIBA», a déclaré le président du Comité international olympique, Thomas Bach. Le CIO «se réserve le droit de réexaminer la présence de la boxe aux jeux Olympiques de la Jeunesse à Buenos Aires (en octobre 2018, ndlr) et aux jeux Olympiques de Tokyo-2020», a ajouté M. Bach. En début de semaine, le CIO s'était déjà dit «extrêmement préoccupé» par la nomination du sulfureux Gafur Rakhimov à la présidence de l'AIBA, en proie à une crise de gouvernance depuis des mois. L'instance olympique a confirmé hier qu'il suspendait toutes ses aides financières à la Fédération, qui gère l'un des sports les plus anciens du programme olympique, présent depuis les JO de Saint-Louis en 1904. Gafur Rakhimov, un homme d'affaires ouzbek de 66 ans, a été nommé fin janvier président par intérim de l'AIBA jusqu'aux prochaines élections de novembre. Selon l'administration américaine qui a gelé ses biens, Rakhimov - le plus ancien vice-président de l'AIBA - est lié au milieu du crime organisé aux Etats-Unis. Le mois dernier, le Département du Trésor américain avait assuré que l'Ouzbek faisait partie des «criminels majeurs» de son pays en raison de son implication dans le «trafic d'héroïne». M. Bach a ajouté que la commission exécutive du CIO n'était «pas satisfaite du rapport préparé par l'AIBA sur les questions de gouvernance, finances, arbitrage et lutte antidopage». Le 6 décembre, le CIO avait décidé d'enquêter au sein de l'AIBA pour faire la lumière sur la crise de gouvernance en son sein. Le 20 novembre, le président taïwanais de l'AIBA, Ching-Kuo Wu, également membre du CIO et qui avait été suspendu par sa propre fédération, avait démissionné après 11 ans de mandat.