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Un d�bat pour en finir avec tous les d�bats ?
Par Mourad Benachenhou
Publié dans Le Soir d'Algérie le 15 - 05 - 2010

Au cours de ces dix derni�res ann�es, les biographies de Amirouche �crites par des auteurs alg�riens n�ont, certes, pas �t� aussi abondantes que l�on aurait souhait�, au vu de l�importance de ce personnage dans l�histoire de la guerre de Lib�ration nationale. Mais il y en a eu suffisamment pour que le lecteur curieux puisse assouvir sa soif de connaissance de la vie et de la mort de cet homme d�exception et de ce grand h�ros de la guerre de Lib�ration.
Des t�moins directs de l�histoire de la Wilaya III historique
Il faut mentionner pour m�moire les historiens professionnels, qui ont consacr� quelques pages, plus ou moins profuses, dans leurs �crits � Amirouche, comme Mohammed Harbi, le regrett� Mahfoud Kaddache, Khalfa Mammeri, et sans doute bien d�autres dont la liste est trop longue pour qu�on puisse citer tous leurs noms, et les m�moires des hommes politiques, comme Ferhat Abbas et Ali Kafi . Plusieurs compagnons de combat de ce colonel commandant la Wilaya III historique, et qui, donc, l�ont c�toy� et ont partag� avec les fatigues, les tensions, les dangers, les frayeurs, les actes d�h�ro�sme et les trahisons propres aux guerres, quelle qu�en soit la forme, ont mis par �crit leurs souvenirs et les ont soumis � la critique de leurs lecteurs. Parmi eux, on voudrait mentionner plus particuli�rement deux partisans inconditionnels de Amirouche, remplissant les conditions d�origine r�gionale qui les mettent au-dessus des critiques de biais antagonistes � la Kabylie et � sa culture et attach�s � Amirouche par ce sentiment naturel de loyaut� que le subordonn� ressent envers son chef, en particulier s�il d�gage le charisme propre aux leaders exceptionnels.
Ces auteurs sont :
- Attoumi Djoudi qui a �crit les deux ouvrages suivants, �dit�s par Ryma, maison d��dition de Tizi Ouzou : Le Colonel Amirouche entre l�gende et histoire (2004) Le Colonel Amirouche � la crois�e des chemins (2007), deux ouvrages sortis dans la discr�tion et rest�s plus ou moins inconnus du grand public en d�pit de leur qualit� � la fois litt�raire et de documents historiques frapp�s de sinc�rit�, de franchise et d�esprit critique.
- Hamou Amirouche, dont le livre intitul� : Akfadou, un an avec le Colonel Amirouche (Casbah �ditions, 2009), a re�u sur tout le territoire alg�rien un accueil digne de la qualit� de son auteur et de la grandeur de son h�ros. L�auteur ne cache ni son attachement � Amirouche, ni l�admiration qu�il lui porte, et se montre particuli�rement critique � l��gard de l��volution politique depuis l�ind�pendance.
Un innocent assassin� est une victime de trop
Ces deux auteurs ne font rien pour cacher leur loyaut� et leur admiration sans limites � l��gard du Colonel, traitent avec pr�caution et doigt�, sans r�cuser les �ventuelles accusations de d�rives staliniennes, du drame de la Bleuite, qui a constitu� une d�faite pour tout le peuple alg�rien et une tache dans l�histoire de sa lutte de lib�ration, m�me si ses victimes, que ce soient les hommes qui ont tortur�, jug�, condamn� � mort et ex�cut� des innocents, dont le nombre importe peu, car un innocent assassin� est une victime de trop, ou ces victimes qui avaient abandonn� leurs foyers et leurs vies normales pour combattre le colonialisme, provenaient d�une seule r�gion de notre pays. Ces anciens compagnons de Amirouche mentionnent �galement les soup�ons de trahison qui auraient entour� les conditions de la mort au combat du Colonel. On sait, maintenant, que ces soup�ons n�ont aucun fondement.
Des auteurs engag�s, des ouvrages au-dessus de toute pol�mique
Pourquoi leurs ouvrages n�ont soulev� aucune temp�te m�diatique ou le d�cha�nement de haine et de violence verbale qui a �t� d�clench� par le plus r�cent essai biographique sur Amirouche. Ce n�est ni le contenu intrins�que des ouvrages en cause, ni l�ind�pendance des auteurs vis-�-vis du pouvoir politique qui pourraient en expliquer la diff�rence immense en termes de qualit� et d�intensit� des r�actions. C�est simplement parce que ces deux auteurs n�avaient d�autres objectifs que de partager avec les lecteurs avides de conna�tre l�histoire de notre pays, leur exp�rience personnelle de collaborateurs du colonel Amirouche. Dans leurs interviews accord�es � la presse locale ou nationale, ils se sont limit�s � expliquer les motifs qui les ont pouss�s � �crire leurs livres et se sont pr�sent�s comme t�moins privil�gi�s, mais modestes, d�une page glorieuse de notre histoire. Et, pourtant, la vie de Amirouche, les �v�nements qui ont marqu� son passage � la t�te de la Wilaya III historique ne sont pas enti�rement d�nu�s de toute possibilit� de pol�mique.
L�Instrumentalisation politique de l�histoire provoque la temp�te
Comment se fait-il que l�histoire du m�me personnage, avec ses qualit�s et ses d�fauts, ses instants d�intuition g�niale et ses erreurs mortelles, ait soulev� une temp�te ; lorsqu�elle a �t� cont�e par un chef de parti ? Les causes d�clenchantes de la temp�te ne se trouvent donc ni dans les faits et gestes du h�ros en cause, ni dans ses errements humains, ni dans son origine r�gionale, mais dans les termes et les th�mes du d�bat sur sa vie suscit�s par l�instrumentalisation politique qui en a �t� d�lib�r�ment faite par cet auteur engag� dans une lutte pour le pouvoir, lutte o� tous les coups sont permis et o� le contenu et les d�tails de la biographie sp�cifique jouent un r�le limit� ; il s�agissait moins d��crire un livre sur Amirouche que de provoquer une crise politique en pr�textant de divergences portant non sur sa vie, mais sur la place de la r�gion en cause dans la guerre de Lib�ration nationale comme dans l�Alg�rie ind�pendante.
L��criture de l�Histoire sert toujours un objectif
Pour ne pas sortir de l�objectivit�, fondement d�un d�bat serein, il n�est pas question de reprocher � cet auteur d�instrumentaliser l�Histoire ; h�las ! L�Histoire, avec un grand H, est une utopie vainement tent�e. Tout �crit historique cache des motivations qui n�ont souvent rien � voir avec une reconstitution authentique, m�me partielle, du pass�. Il s�agit de prouver une th�orie, de d�fendre une th�se, de conforter des int�r�ts mat�riels, intellectuels, ou politiques, par l�appel � des �v�nements historiques choisis sur la base des crit�res dict�s par les objectifs avou�s, exprim�s ou secrets qui ont suscit� l�effort de reconstitution du pass�. Donc, une histoire qui raconte, seulement pour le plaisir de raconter, le pass� n�existe que dans les d�clarations de principes ou les ouvrages de m�thodologie historiques. Derri�re tout r�cit historique, il y a des intentions cach�es et des objectifs secrets, conscients ou inconscients. On ne peut donc reprocher � cet auteur d�avoir instrumentalis� une page essentielle de notre histoire nationale. Quel est l�historien d�ici ou d�ailleurs qui ne tente pas de manipuler son public et de lui faire adopter sa propre vision du monde et des choses et de le conduire avec habilit� � la conclusion qui, en fait, sous-tend tout son �crit?
Le personnage historique choisi : un simple paravent ?
Le probl�me n�est m�me pas dans le choix du personnage trait�. L�auteur aurait m�me pu choisir de se pencher sur la vie de ceux qu�il voue � l�abomination dans les hypoth�ses de base de sa th�orie politique : Abdelhafid Boussouf et Houari Boumedi�ne ; il serait arriv� exactement au m�me r�sultat en termes d�instrumentalisation. Amirouche a �t� choisi comme th�me de base de son �crit parce que c�est plus productif politiquement d�utiliser un h�ros local pour construire son instrument de lutte politique que des h�ros nationaux, m�me pr�sent�s sous la forme caricaturale en coh�rence avec les th�or�mes fondamentaux de sa g�om�trie politique. En partant de la biographie de ces deux grands hommes de l�histoire contemporaine de l�Alg�rie, on aurait retrouv� tous les th�mes r�currents dans l�ouvrage consacr� � Amirouche, th�mes trop connus car r�p�t�s jusqu�au d�go�t par tous ceux qui se piquent d�activer dans l�opposition. Pour qu�il n�y ait pas de malentendu quant au pr�sent d�veloppement, le personnage de Amirouche a �t� choisi par convenance, non parce qu�il permettait de mieux asseoir la th�se centrale de l�ouvrage, � savoir que le plus digne de gouverner le pays n�est ni celui que l�on pense, ni le groupe sur lequel il s�appuie, mais celui qui �crit et le groupe qui est derri�re lui. Quel est ce groupe ? Dieu seul le sait, et m�me la r�gion suppos�e �tre la source de toutes les attentions pourrait ne pas �tre celle dont les int�r�ts sont en fait pris � c�ur.
Le probl�me central : les termes et les th�mes du d�bat
Le probl�me, en fait, r�side dans les termes comme dans les th�mes du d�bat qu�un auteur est oblig� d�accepter avec ses lecteurs, qu�ils soient parmi ses partisans ou ses d�tracteurs. Par d�finition, le livre est une marchandise publique. On ne peut pas � la fois publier un livre et exiger qu�il reste secret, qu�il ne soit pas vendu ou, une fois mis sur le march�, qu�il ne fasse pas l�objet de jugements, que ces jugements soient fond�s ou infond�s. Un livre est un produit de consommation courante, qui sert � satisfaire les besoins d�information, de distraction, de culture, de positionnement social ou politique, etc. Comme tout produit de consommation courante, certains aiment son go�t et d�autres ne le supportent pas.
Des r�gles de d�bat qui emp�chent le d�bat
Or, l�auteur pose au d�bat, ordonn� ou non, sur son ouvrage un certain nombre de r�gles qui vont � l�encontre m�me des r�gles normalement accept�es dans ce genre de d�bat. Son livre n�est pas un programme politique et tous ses lecteurs ne sont pas des adh�rents de son parti. Il aurait pu en r�server la diffusion exclusive � ses partisans en leur interdisant d�en partager le contenu avec les personnes �trang�res au mouvement politique qu�il dirige. D�s lors qu�il n�a pas pris cette voie, qu�il avait tout pouvoir de prendre, il ne peut pas exiger du grand public le type d�adh�sion aveugle et disciplin�e de ceux qui acceptent son leadership, car membres de son parti. En fait, ses r�actions aux critiques qui ont �t� adress�es � son ouvrage prouvent, par leur violence et leur caract�re acerbe, qu�il refuse tout autre type de jugement que l�approbation b�ate et admiratrice de la moindre de ses affirmations. Toute personne qui, � tort ou � raison, peu importe, s�aviserait de r�futer telle ou telle de ses affirmations, est exclue de son parti, car quiconque lit son livre serait, par d�finition, membre de son parti qu�il ait choisi de l��tre ou pas. C�est l� une vision totalitaire du public des lecteurs qui se retrouve dans toutes les interventions publiques que cet auteur a faite pour d�fendre ses vues et attaquer ses critiques.
Les termes du d�bat : tous les dires de l�auteur sont vrais par d�finition
Pour lui, les termes du d�bat sont clairs : quiconque lit son livre doit accepter chacun de ses mots, chacune de ses phrases, chacun des faits report�s, chacune des affirmations proclam�es comme au-dessus de toute critique. Le d�bat, suivant ces termes, doit se r�sumer � r�p�ter mot pour mot ce qu�il �crit. Toute personne qui oserait violer ce terme de base qui lui est impos� ne peut �tre que manipul�e par des forces occultes, mais dont, paradoxalement, tout le monde conna�t les tenants et les aboutissants, ou membre de ces forces pour le compte desquelles il agit, comme agent stipendi�, ou plus prosa�quement mercenaire. Aucun contradicteur n�est, au vu de l�auteur, un simple homme, libre de toutes attaches politiques ou partisanes, qui donnerait son point de vue de mani�re neutre. Un lecteur qui refuse de prendre comme argent comptant l��crit en cause est �tiquet� comme membre d�une vaste cabale, d�une camora qui ne dit pas son nom, d�un complot ourdi depuis longtemps et dont les membres secrets ou publics �tendent leurs tentacules m�me au fond des cerveaux de certains, leur dictant ce qu�ils doivent dire et faire � tout instant de leur vie.
On n�aime pas le livre, donc on hait le groupe ethnique de l�auteur !
De plus, quiconque qui oserait faire preuve d�esprit critique � l��gard de ce livre serait anim� par des sentiments de haine envers les membres de la r�gion en cause. Ainsi, par exemple, les m�ta-moralistes qui ont prouv� que les imp�ratifs cat�goriques qui, selon Kant, doivent servir de guides aux r�gles morales, ne sont d�aucune utilit� dans la vie morale de tous les jours, seraient, en fait, des philosophes pleins de haine pour la race germanique, et les critiques qu�ils adresseraient aux th�ories morales de ce philosophe allemand seraient beaucoup plus l�expression de cette haine que simplement des conclusions tir�es de l�analyse des cons�quences pratiques de ces imp�ratifs. � suivre cette dialectique de la pente glissante, toute personne qui n�aimerait pas Sartre est anti-fran�ais ; quiconque pr�f�re lire Albert Camus plut�t que Mohammed Dib serait un partisan du colonialisme et ha�rait les Tlemceniens. Ceux qui trouveraient � redire aux romans de George Orwell, l�ex-gendarme colonial devenu �picier, mais auteur g�nial, pourraient se classer parmi les ennemis jur�s de la Grande-Bretagne ; etc. etc. On pourrait croire qu�il s�agit l� d�une simple caricature des termes du d�bat impos�s par l�auteur. Mais, que l�on ne s�y m�prenne pas ; telle est, h�las, la triste r�alit�.
Les th�mes du d�bat : pr�fix�s dans leur liste comme leur contenu
Quant aux th�mes du d�bat, il y en a trois :
1) Amirouche est un h�ros pur et parfait, beaucoup plus proche d�un proph�te ou d�un saint que d�un homme de guerre. Tout ce qu�il dit ne peut donner lieu � revue ou correction, tout ce qu�il a accompli est parfait et il n�y a rien � y redire de quelque angle qu�on l�examine ; son comportement se conforme toujours aux n�cessit�s des circonstances ; c��tait l�ami des pauvres, des intellectuels, des prisonniers �trangers ; sans lui, l�appui de la classe politique d�une grande puissance n�aurait jamais �t� acquis � la cause alg�rienne, etc.
2) Il y a des m�chants et leurs noms sont connus ; ils �taient tellement jaloux de lui et le craignaient tellement qu�ils auraient complot� sa mort avec les ennemis qu�ils combattaient. C�est un peu l�histoire invers�e de L�nine, conduit dans un train blind� par les autorit�s allemandes pour qu�il lance la r�volution ayant permis la sortie de la Russie de l�alliance avec les puissances europ�ennes de l�Ouest, pendant la premi�re Guerre mondiale ! Comme l�ennemi ne pouvait pas le convaincre de le transporter par avion jusqu�en Tunisie pour qu�il �secoue� les �l�ches� qui se pr�lassaient loin des combats, et qu�il �dissolve le GPRA et l��tatmajor �, il se serait entendu avec ces responsables pour qu�il les d�barrasse de cet homme encombrant, dont les objectifs �taient, suivant la th�matique propos�e, divergeants des objectifs du leadership de la guerre de Lib�ration nationale. Apparemment, aussi absurde que puisse appara�tre ce sc�nario, l�auteur veut � tout prix qu�on s�y tienne. Quiconque le rejette ne pourrait qu�avoir �t� complice dans la mort de Amirouche.
3) Amirouche, bien que reconnu chef supr�me, incontest� de la Wilaya III, pensant � tout et d�cidant de tout, se trouve brusquement totalement innocent� de toute participation � la Bleuite ; il n�aurait fait que suivre le mouvement, tout en le critiquant. Bref, un groupe de quatre hommes �tait � la fois avocats, procureurs, t�moins, juges, jurys, tortionnaires et bourreaux, aurait �t� cr�� sur la propre initiative de ses membres, Amirouche aurait ignor� totalement ce qu�ils faisaient et les meurtres qu�ils �taient en train de perp�trer en se couvrant de son autorit�. L� aussi, quiconque ne croirait pas � cette version du th�me de la Bleuite serait un complice du pouvoir en place, aurait contribu� � organiser la mort de Amirouche et serait digne d��tre traduit devant un tribunal.
Sortir des versions de ces trois th�mes ; tels qu�expos�s dans l�ouvrage en cause, constituerait un acte de rupture des r�gles de d�bat impos�s par l�auteur et justifierait ses foudres jupit�riennes. Ce qu�on reproche aux uns et aux autres, c�est le refus de respecter ces r�gles de jeu. L�auteur a provoqu� le d�bat ; c�est donc son d�bat, et, suivant cette logique, il est normal qu�il impose ses r�gles � un jeu qu�il a con�u et dont il veut ma�triser chacune de ses phases, chacun de ses mouvements. Mais cette fa�on d�organiser les �changes de vue constitue un monologue, qu�on impose en semant la terreur par le lancement d�accusations tous azimuts contre ceux qui refusent ce type de d�bat � sens unique. Le caract�re outrancier des attaques lanc�es contre tous les contestataires, tous les critiques ne s�explique pas autrement, car il n�est pas question de mettre en cause la rationalit� ou l��quilibre mental de l�auteur. Va-t-il r�ussir � imposer envers et contre tous sa version des faits ? Rien n�est moins s�r, car, que cet auteur le veuille ou non, Amirouche reste ce qu�il est : un homme appartenant � l�histoire d�une nation, et non d�une r�gion. En fait, Amirouche a �t� peut-�tre enterr� deux fois, mais il a �t� d�terr� trois fois, la derni�re fois pour servir d�arme de guerre politique dans une p�riode sensible de l�histoire actuelle de notre pays.
En conclusion
1) L�auteur a fix� des termes et des th�mes au d�bat sur Amirouche pour mettre, une fois pour toutes, fin � tout d�bat sur cet homme appartenant � l�histoire de l�Alg�rie.
2) Ce n�est plus de manipulation que l�on doit parler, mais de kidnapping de l�histoire que cet auteur veut perp�trer au profit d�une cause confuse, mais n�anmoins dangereuse.
3) Ce kidnapping s�effectue par des pratiques contraires � l�esprit que refl�te le nom choisi pour son organisation politique, o� figurent les termes de culture, mot dont l��tymologie vient d�un verbe latin, signifiant honorer (coleo) ; et de d�mocratie, dont le fondement est la libre discussion entre citoyens �gaux de tous les probl�mes de la cit�.
4) Ce n�est pas en d�terrant une troisi�me fois des h�ros nationaux pour en faire des armes de guerre politique qu�on les honore.
5) Ce n�est pas en manipulant les termes et les th�mes du d�bat que l�on fait avancer la d�mocratie et qu�on donne des le�ons de civisme aux Alg�riennes et Alg�riens.
6) Criminaliser l��criture de l�histoire qui ne correspond pas � ses propres vues sur elle n�est pas non plus une preuve de culture et de d�mocratie, ce n�est pas un crime que de refuser de donner une dimension surhumaine et divine � un homme, si h�ro�que a-t-il �t� !
7) Qu�est-ce donc que les Alg�riennes et les Alg�riens ont � gagner � appuyer une d�marche et une campagne politique qui reproduit le sch�ma de pouvoir en place depuis 1962, mais pour le compte d�un homme et d�un groupe diff�rents ?
8) On pensait que le grand probl�me politique du pays �tait un changement de syst�me politique ; ce qui est propos� dans la d�marche, c�est de garder le m�me syst�me, mais au profit d�autres.
9) Cela ne s�appelle pas alternance au pouvoir, mais alternance au pillage du pays, du moins suivant la terminologie et l�analyse employ�es par des opposants d�int�r�ts, non une opposition de principes !


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