Apparemment, la d�cision de justice rendue mercredi dernier par le tribunal de Sidi-M�hamed, statuant en faveur de la direction de la SNTF et appelant les gr�vistes � reprendre le travail, n�a pas d�courag� les cheminots. Comme aux quatre premiers jours de gr�ve, le secteur ferroviaire �tait totalement paralys� jeudi et vendredi. Mehdi Mehenni - Alger (Le Soir) - La direction de la SNTF et la F�d�ration nationale des cheminots se sont, encore une fois, r�unies ce jeudi. Selon le secr�taire national charg� de la communication au niveau de la F�d�ration, Djamel Bichikhi, la direction a propos� comme solution la r�vision du syst�me indemnitaire. Ce que le partenaire social, affirme- t-il, a totalement refus�, exigeant l�application de l�article 52 de la convention collective, qui stipule que le salaire de base ne doit en aucun cas �tre inf�rieur au SNMG. Or aujourd�hui, poursuit le m�me intervenant, malgr� la revalorisation du SNMG � 15 000 DA � partir du 1er janvier 2010, le salaire minimum d�un agent d�ex�cution (A1) ne d�passe pas les 12 700 DA. �La F�d�ration lance un appel solennel aux pouvoirs publics afin de d�samorcer cette situation qui va vers le pourrissement �, a lanc� Bichikhi, tout en soulignant que la r�vision de la grille des salaires des fonctionnaires co�tera tout au plus 130 millions de DA � l�entreprise. Le conflit a d�pass� le cadre de l�entreprise� Pour rappel, apr�s l�intervention du ministre des Transports au troisi�me jour de gr�ve des cheminots, ordonnant � la direction de la SNTF d�entamer une proc�dure judiciaire contre la F�d�ration, excluant ainsi toute n�gociation avant que les travailleurs ne reprennent leur travail, le conflit a carr�ment d�pass� le cadre de la direction. Suite � quoi, le secr�taire national charg� des conflits sociaux au niveau de l�UGTA a jug� n�cessaire d�intervenir en adressant une correspondance � Amar Tou, par laquelle il rappelle que la direction avait �t� la premi�re � avoir transgress� la loi en refusant d�appliquer les clauses de la convention collective. Mais apr�s la d�claration du patron de la Centrale syndicale Abdelmadjid Sidi-Sa�d, qui a clairement signifi�, ce mercredi, lors de la 33e session du Conseil g�n�ral de l�Organisation de l�unit� africaine, que �le mouvement de gr�ve des cheminots est des plus l�gitimes � et que �leurs revendications sont l�gales et logiques�, les choses ont pris une autre tournure. Ce jeudi, des articles de presse rapportant les d�clarations du secr�taire g�n�ral de l�UGTA �taient placard�s partout � la gare d�Alger et au si�ge de la F�d�ration. Les gr�vistes se disent r�confort�s par le soutien de Sidi-Sa�d, assurant que cela leur donnera du courage pour aller jusqu�au bout. �Nous sommes dans notre droit le plus absolu, et c�est tout le monde qui l�affirme. Si le patron de la Centrale syndicale, qui n�a jamais tol�r� les mouvements de d�brayages spontan�s, a soutenu notre gr�ve et l�a qualifi�e de l�gitime, cela veut dire que nos revendications sont des plus logiques�, dira un groupe de syndicalistes de la section d�Alger. Silence de cimeti�re dans les gares de la capitale Aux cinqui�me et sixi�me jours de gr�ve des cheminots, aucun train n�a siffl� dans les diff�rentes gares de la capitale. Que ce soit � celle d�Alger- Centre, du Caroubier, d�El- Harrach ou de Rouiba, les citoyens n�ont m�me pas daign� se d�placer. Seules deux jeunes filles, qui prendront renseignement aupr�s d�un agent de s�curit� en d�but d�apr�s-midi, attendaient � la sortie de la gare de l�Agha un ami qui devait venir les chercher. �Nous avons lu dans quelques journaux qu�un service minimum �tait assur�. Nous sommes donc venues voir s�il y avait au moins un train en partance vers Rouiba. Mais selon un agent de s�curit�, la gr�ve �tait g�n�rale et aucun train ne devait quitter la gare�, ont-elles t�moign�. Effectivement, la gare de l�Agha �tait enti�rement d�serte. Seuls quelques syndicalistes des sections de wilaya �taient regroup�s au niveau du parking. Interrog�s, ils nous ont dit �tre loin de se sentir intimid�s par la d�cision de justice et qu�ils ne comptaient pas reprendre leur travail avant satisfaction de leurs dol�ances. M. M. Risque de p�nurie de carburant � l�est du pays Selon un syndicaliste de la section de Constantine, les r�serves de carburant des diff�rentes gares ferroviaires de l�est du pays, � savoir celles de Batna, Biskra, Touggourt, El-Eulma, Bordj-Bou-Arr�ridj, Berrahal, Annaba, Souk-Ahras et T�bessa, qui sont aliment�es par la r�serve centrale de carburant de la gare de Skikda, sont presque � sec. Il assure que si la gr�ve persiste encore quelques jours, ces wilayas subiront une v�ritable p�nurie de carburant, d�autant plus qu�aucun service minimum n�est assur� en la mati�re.