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Le témoignage d'un combattant généreux
DE LA CHIFFA A LA KATIBA EL HAMDANIA DE ABDELKADER EZZOUAOUI
Publié dans Le Soir d'Algérie le 03 - 03 - 2018

«Si Benaïcha, ce moudjahid populaire dans la wilaya de Blida, est connu pour avoir été un glorieux combattant durant la guerre de Libération nationale», écrit Belkacem Metidji, d'entrée, dans son texte de présentation.
En optant pour ces termes très nets, le préfacier invite à lire un document authentique, un témoignage d'une extrême fidélité sur le parcours d'un combattant engagé sur la ligne de front. Etant lui-même membre de l'ALN (Armée de Libération nationale), Belkacem Metidji a tout de suite trouvé les mots qui rendent témoignage à la vérité historique et humaine. La préface du livre est d'ailleurs une belle façon de rendre hommage à la vérité, en la respectant toujours. Pour le lecteur, le sentiment de respect qui porte à accorder à Si Benaïcha une telle considération admirative, en raison de la valeur qu'on lui reconnaît, est déjà bien révélateur : c'est du parcours d'un vrai, d'un authentique moudjahid dont il est question. L'homme d'action est tout entier dans le moment qu'il vit, ce que le préfacier n'a pas oublié de mettre en valeur. Il écrit : «Je ne l'ai pas croisé au djebel, car j'étais en régions 4 et 2, et je fus capturé en 1959 par les forces ennemies lors du plan Challe.
Mais j'ai eu l'occasion de le connaître après l'indépendance et j'ai découvert en lui l'homme simple, droit, désintéressé, très strict sur les principes, d'une grande humilité, mais surtout très attaché aux valeurs nationales et à l'intérêt suprême de sa patrie. Il n'admet en aucun cas qu'on dénigre la révolution ou qu'on fasse preuve de malveillance à l'égard des moudjahidine ou des Algériens en général, car, dit-il, «ce peuple héroïque a assez souffert du colonialisme ; il mérite tout le respect». Ce que j'ai beaucoup apprécié en lui, c'est qu'il n'hésite pas à relater certains faits de guerre à ses interlocuteurs, autour d'une table au café ou lors d'une cérémonie. Il aime communiquer et transmettre aux générations ce que les Algériens ont enduré. Mais il parle rarement de lui-même : il loue et glorifie ses compagnons, les martyrs de l'ombre, les chouhadas». Tout le portrait d'Ezzouaoui Abdelkader, dit Si Benaïcha, se ramasse sur ces quelques lignes.
De la Chiffa à la Katiba El Hamdania a été édité en octobre 2016, à compte d'auteur («Ce livre est cédé à titre gratuit, non soumis à la vente», est-il précisé par ailleurs), soit deux ans après le décès de Si Benaïcha. Belkacem Metidji donne quelques détails sur le processus de sa mise en forme : «C'est au début de l'année 2014 que Si Benaïcha m'a sollicité pour mettre en forme son livre (...). Il m'a remis des documents avec des CD audio ainsi que des coupures de journaux (...). J'ai donc fait tout mon possible pour ordonner et mettre en forme les chapitres de son livre avec fidélité, en respectant autant que possible la chronologie des événements tels qu'il les a rapportés.»
Autre précision : «Malheureusement, Si Benaïcha est décédé quelques semaines après notre entrevue (le 22 septembre 2014) sans pouvoir me donner plus de détails indispensables à la réalisation de son livre (...). C'est pour cela que je m'excuse auprès de son épouse, de ses enfants, des moudjahidine et des lecteurs en général si des oublis ou des failles sont décelés, ou peut-être des incohérences, dans ce livre posthume — qui est et reste le sien. Il en est l'auteur. Je suppose que bon nombre de combattants vont s'identifier à Si Benaïcha, par sa bravoure et son dévouement indéfectible à la patrie.»
Ayant lui-même livré un témoignage sur sa vie de maquisard de 1958 à 1962 (l'ouvrage Parcours d'un adolescent), celui qui s'était engagé dans les rangs de l'ALN dès l'âge de 16 ans conclut ainsi sa préface : «Pour le devoir de mémoire, le récit du parcours de Abdelkader Ezzouaoui dit «Si Benaïcha» mérite amplement d'être lu. Un parcours plein de sacrifices, d'abnégation et de générosité, sans contrepartie : ainsi étaient les combattants de l'Armée de Libération nationale dans leur révolution, cette révolution qui n'a pas sa pareille dans le monde contemporain.»
Le parcours de Si Benaïcha est structuré en quatre chapitres : «Les années 1940 : les difficultés de la vie sous l'occupation» ; «L'organisation de la lutte révolutionnaire à la Chiffa» ; «La katiba El Hamdania» ; «La résistance au Sahel 1960-1961-1962». Après la trame du parcours, l'auteur évoque certains événements vécus sous la terreur de l'OAS (Organisation armée secrète), puis fait un bref rappel de la torture en Wilaya 4. Suit, enfin, un état descriptif et nominatif détaillé de la katiba El Hamdania (de 1956 à 1961). Abdelkader Ezzouaoui livre, ici, un précieux document sur cette unité d'infanterie qui «pouvait atteindre les 120 éléments». à la fois un répertoire et un organigramme de la compagnie, le texte fournit la liste des chefs qui se sont succédé à la tête de cette formation militaire, des chefs de section, des morchids, des secrétaires, des infirmiers, des ravitailleurs. Le tout est complété par une liste récapitulative des hauts faits d'armes de la katiba El Hamdania et, surtout, par une longue liste nominative des membres de la compagnie qui ont vécu après l'indépendance. Le livre est enrichi par quelques documents iconographiques (photos en annexes). Pour dire que, dans ce témoignage relativement court (160 pages), il n'y a pas de place au verbiage creux, ni au remplissage.
Le narrateur veut simplement informer et sensibiliser le lecteur, en lui communiquant des faits, des éléments particuliers et autres détails qu'il ne savait pas. Que des détails authentiques et des informations factuelles servis par un style direct, simple et qui ne s'embarrasse d'aucun dialogue par exemple.
Abdelkader Ezzouaoui est né le 26 décembre 1936 dans la localité de Oued Djer près d'El Affroun. Son enfance, il allait la partager «entre la commune d'El-Affroun et celle de la Chiffa» où sa famille s'installa en 1940. Durant les années 1940, justement, les conditions de vie sont très dures pour les familles algériennes. Celles-ci «vivaient dans la pauvreté. D'ailleurs, notre défunt père — ammi Larbi comme l'appelaient les voisins — faisait une vraie «gymnastique» pour subvenir aux besoins des siens, dont ses propres parents», écrit l'auteur. Le petit Abdelkader est inscrit à l'école coranique, puis à l'école indigène de la Chiffa.
Il se souvient des troupes américaines installées à la périphérie de la ville, en 1943, des «GI's (qui) distribuaient du chewing-gum aux gosses», de la période «des ‘‘bons'' d'acquisition de denrées alimentaires»... Les massacres du 8 mai 1945 ont marqué l'enfant («j'éprouvais un sentiment très profond d'injustice mêlée de rancœur»). Il y a surtout la section des Scouts musulmans où les chefs «tenaient à faire des louveteaux de futurs militants du nationalisme».
à l'âge de treize ans, Abdelkader Ezzouaoui entre à l'enseignement moyen. Mais il doit interrompre sa scolarité : «Je dus quitter les bancs du collège pour rejoindre mon frère qui gérait un petit local de cycles. La vie était si dure que nous devions subvenir nous-mêmes aux besoins de notre famille, car notre père devint âgé et malade (...). Il mourut en 1951.» Les évènements se précipitent, notamment avec la création du Crua et de l'OS, et de lieux secrets d'entraînement aux armes, la réunion des «22» à Alger... «Entre-temps, mon frère Ali et moi adhérâmes à la cellule locale du PPA/MTLD, suivant les traces de notre père. D'ailleurs, beaucoup de jeunes scouts de la région de Blida en étaient membres.»
Après le déclenchement de la Révolution armée, «la répression ne s'est pas fait attendre : interpellations et arrestations se succédèrent à travers la Mitidja». Le narrateur avait alors dix-huit ans : «J'ai compris que c'était le déclic pour une lutte acharnée, très longue — certes inégale — mais j'étais persuadé que la juste cause triompherai.t»
Dans le deuxième chapitre, l'auteur raconte comment s'est organisée «la lutte révolutionnaire à la Chiffa». Cela a commencé par la constitution d'un premier noyau de militants autour de Mekhtiche Ali, un maçon qui travaillait chez un Italien à Blida. Quelque temps après, le premier groupe de fidayine de la Chiffa est né (l'auteur en cite nommément les éléments, dont son frère Ali). «Plus tard, vers l'été 1955, je me joignis à l'organisation. J'avais dix-neuf ans. La moyenne d'âge de tous ces militants était de vingt-deux ans environ.» C'est au cours du mois de juin de cet été-là que fut décidée la première action armée. L'élimination du gérant européen de la ferme Monet est un échec : «Moha Chaïb se présenta face à l'Européen, mais au moment de tirer, le pistolet s'enraya. Le gérant sortit son arme et abattit froidement Moha Chaïb. Ce fut le premier chahid de ce groupe.» Le groupe est ensuite élargi à d'autres éléments qui vont exécuter plusieurs actions au cours de l'année 1956. Plusieurs militants sont arrêtés et torturés. D'autres fidayine sont «torturés et assassinés par le chef de la Main rouge et de l'OAS, le sinistre Lagaillarde. Cet avocat d'Oued El-Alleug se rendit coupable de centaines de crimes de guerre à Alger et dans la Mitidja. Il fut d'ailleurs décoré de la Légion d'honneur par les autres bourreaux du peuple algérien : les généraux Challe et Salan». Rappel des actions menées à la Chiffa, des noms des combattants tombés au champ d'honneur, des familles ayant prêté assistance au FLN et à l'ALN, et dont les membres ont été assassinés. En plus de ces faits survenus entre 1955 et 1962, l'auteur donne la liste des martyrs de la ville de la Chiffa (les 15 qu'il a connus, sur un total de 177 chouhada recensés par l'Organisation nationale des moudjahidine). Parmi les martyrs, son frère Ali né le 30 novembre 1928 à Oued Djer et tombé au champ d'honneur le 8 août 1956.
La glorieuse katiba El-Hamdania (troisième chapitre) constitue, en quelque sorte, l'épine dorsale de l'ouvrage. L'auteur en restitue l'historique, depuis l'unité embryonnaire (une section constituée en automne 1955 et dirigée par Si Soufi, «un déserteur de l'armée française et originaire de Oued Souf») jusqu'à sa formation et les actions spectaculaires à son actif. En novembre 1956, la section, repérée et encerclée à Mered, perd cinq éléments. Huit soldats français sont tués. Se sentant ciblé après la mort de son frère, tombé en héros, Abdelkader Ezzouaoui décide de rejoindre le maquis : «Je rejoignis le mont de Tamezguida dans la soirée du 26 août 1956 selon les consignes données par le responsable FLN régional (...). On m'a donné le surnom de ‘'Benaïcha'' que portait notre aïeul le marabout Sidi Mohamed Benaïcha d'Ahmer El-Aïn. D'ailleurs, mon frère Ali a porté le même surnom.» La section de la région de Tamezguida comprend une trentaine de combattants, à l'origine. Après le Congrès de la Soummam, «deux sections de trente-cinq éléments chacune ont formé aussitôt la katiba régionale 3 de la zone 2». Malgré des conditions difficiles (mal armés, mal vêtus), les combattants mènent «quand même des dizaines d'actions de sabotage et d'attaques contre les colons et leur économie». Mais la situation commence à changer. Si Benaïcha raconte, faits et noms de responsables à l'appui, l'organisation politico-militaire qui se met en place, l'amélioration de l'armement, le recrutement de jeunes étudiants et lycéens après la grève du 19 mai 1956 décidée par l'Ugema, la création de commandos et de nombreux postes d'infirmerie... «La Révolution devint une vraie machine.»
Parmi les katibas des différentes régions et zones de la Wilaya IV, la Hamdania. «J'étais djoundi dans la katiba de Ouenfoufe en région 3 dans la zone 2. Elle sera baptisée au nom de Si-Hamdane Benmoussa le 18 janvier 1957.» L'auteur cite les chefs prestigieux qui se sont succédé à la tête de la katiba. Il détaille ensuite les batailles auxquelles a pris part la katiba El-Hamdania, compagnie dont il faisait partie. L'une des plus célèbres et l'embuscade de Tizi Franco (mont de Menacer). Cette attaque a eu lieu le 9 janvier 1957, après avoir été minutieusement préparée par Hamdane Benmoussa dit «Si Hamdane» (né à El-Affroun le 31 mai 1933). Bilan de l'embuscade : 80 armes de différents calibres récupérées, 70 militaires français tués (contre quatre martyrs de l'ALN). Trois jours après, précisément le samedi 12 janvier 1957, Si Hamdane tombe au champ d'honneur. Il n'avait pas encore 25 ans. En 1958, Si Benaïcha devient le secrétaire de la katiba tout en participant aux batailles. Comment chacun sait, «l'armée coloniale se vengeait à chaque fois sur les malheureux civils qui subissaient une féroce répression». La guerre est d'une rare violence. Début 1958, la situation va encore changer : l'armée française a «tracé des pistes et érigé des camps d'observation équipés d'artillerie lourde à travers toute la chaîne de l'Atlas tellien», les populations rurales sont déplacées dans des camps de regroupement, les SAS sont instaurées, les terres montagneuses sont déclarées «zones interdites». Vient ensuite le plan Challe, fin 1958, et ses effets dévastateurs... Au cours de l'été 1960, Si Benaïcha est muté au Sahel «pour maintenir la résistance et mobiliser la population jusqu'à la victoire» (quatrième chapitre). Il est désigné commissaire politique dans le secteur 4. Mais, tout comme les précédentes, les années 1960-1961-1962 sont très dures. Si Benaïcha et ses compagnons risquent leur vie à chaque instant. Dans son témoignage vivant, où l'action concrète est communiquée avec beaucoup d'émotion au lecteur, le narrateur fait la part belle à tous les acteurs, connus ou anonymes, qu'il a côtoyés. Il tient surtout à mettre à l'honneur «la participation de la population à la lutte armée, par ses moyens limités, mais précieux». Aussi, considère-t-il de son devoir, «de témoigner et de citer les personnes civiles qui se sont dévouées par la cause nationale» dans la région du Sahel. Si Benaïcha a ainsi répertorié, par commune, un bon nombre de familles et de leurs membres qui ont milité au profit de la Révolution armée, souvent au sacrifice de leur vie. De la Chiffa à la katiba El Hamdania est le témoignage d'un homme généreux, soucieux de rapporter fidèlement des faits réels et précis. Ce récit mémoriel peut s'avérer un outil de travail utile pour les historiens et autres chercheurs.
Hocine Tamou
Ezzouaoui Abdelkader, De la Chiffa à la katiba El Hamdania, édition à compte d'auteur, octobre 2016, 162 pages


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