Semaine européenne importante pour l'Italie: l'AS Rome en Ligue des Champions et la Lazio en Europa League, voire l'AC Milan en cas d'exploit face à Arsenal, peuvent imiter la Juve et se qualifier pour les quarts de finale, où la Serie A n'a réussi qu'une fois en dix ans à placer trois clubs. Un résultat qui ferait du bien à un football qui reste fragile. Le bel indice L'attribution à l'Italie de quatre places garanties en Ligue des Champions à partir de la saison prochaine avait beaucoup fait parler. «La seule chose certaine, c'est que c'est l'Italie qui y a gagné le plus. Vous êtes de bons diplomates», avait ainsi déclaré quelques mois plus tard Aleksander Ceferin, alors élu à la tête de l'UEFA. Mais depuis, les clubs italiens se sont attachés à montrer qu'ils avaient mérité leur «cadeau». Lors de la saison en cours, l'Italie a en effet dépassé l'Allemagne à l'indice UEFA et s'est emparée de la troisième place pour la première fois depuis dix ans. La performance tient certes un peu à la désastreuse campagne européenne des clubs de Bundesliga, mais l'Italie, elle, tient son rang et fait presque aussi bien que l'Espagne et beaucoup mieux que ses habituelles concurrentes, l'Allemagne et la France. Quoi qu'il arrive d'ici la fin de saison, la Serie A est assurée de conserver sa 3e place européenne. Mais la semaine en cours pourrait faire basculer l'impression d'ensemble du «bon mais peut encore mieux faire», au «très bon». Une qualification du Milan, vaincu 2-0 à domicile par Arsenal est plus qu'improbable. Mais la Roma, battue 2-1 par le Shakhtar Donetsk à l'aller en Ukraine, et la Lazio, tenue en échec 2-2 à Rome par le Dynamo Kiev, ont de vraies chances de voir les quarts. Si les deux équipes romaines se qualifiaient, ce serait la deuxième fois seulement depuis 2006 que la Serie A aurait trois représentants en quarts de finale des deux compétitions européennes. En 2014-2015, la Juventus en C1 et la Fiorentina et Naples en C3 avaient même atteint les demi-finales, les Turinois perdant en finale face à Barcelone. Les droits se maintiennent Un bon bilan européen serait d'autant plus bienvenu que le football italien reste dans un état de santé précaire, même si quelques signaux encourageants ont été envoyés ces dernières semaines. Sur le front des droits télévisés, d'abord, où le fiasco redouté et même annoncé par certains a été évité. La Ligue a en effet attribué au groupe espagnol MediaPro les droits de la Serie A de 2018 à 2021 pour 1,05 milliard d'euros par an. Cela laisse bien sûr l'Italie très loin de l'intouchable Premier League et ses quasi deux milliards par an, mais c'est plus que le prix plancher fixé par la Ligue et plus que les 945 millions d'euros par an versés sur la période 2015-2018 par les diffuseurs traditionnels Sky et Mediaset. Les droits internationaux, attribués en octobre à l'agence IMG et à la télévision publique italienne Rai, ont de leur côté doublé à 371 millions d'euros par an et les clubs vont donc voir leurs ressources augmenter dans ce domaine. Après des mois de blocage, la Ligue semble aussi sur le point de se doter enfin d'un président. La semaine prochaine à Milan, la candidature de Gaetano Micciché, président de la banque d'affaires IMI, devrait en effet être approuvée en assemblée générale. Et la Nazionale ? L'équipe nationale, aussi, donne quelques signes de vie. L'élimination en barrages d'accession au Mondial reste un traumatisme, mais l'Italie s'apprête à jouer deux matchs amicaux de prestige face à l'Angleterre et à l'Argentine et elle ne veut pas les rater. Luigi Di Biagio, sélectionneur par intérim, annoncera sa liste samedi. Elle pourrait comprendre deux noms surprenants. D'abord celui de Gianluigi Buffon, qui avait pris sa retraite internationale après le barrage contre la Suède, mais qui pourrait finalement continuer jusqu'au mois de juin pour finir chez lui, à Turin, avec un amical contre les Pays-Bas. Et Mario Balotelli pourrait lui aussi être appelé. Efficace avec Nice, l'attaquant a reçu une pré-convocation et Di Biagio ne semble pas opposé à sa présence. Balotelli n'a plus joué avec l'Italie depuis le Mondial-2014.