Le Syndicat national des pharmaciens d'officine balaie du revers de la main les préjugés qui entourent la pratique de l'automédication. Il plaide en faveur d'une automédication encadrée qui permettrait au pharmacien de se «libérer» de la dépendance au système du tiers payant et de ne pas être en difficulté financière. Nawal Imés- Alger (Le Soir) - Pointés du doigt, les pharmaciens d'officine répliquent à travers leur syndicat. Le Snapo déplore que l'automédication ne soit abordée que pour mettre en accusation le pharmacien et dénoncer la vente sans ordonnances ou le manque de qualification des vendeurs. Messaoud Belambri, prenant la parole à l'ouverture des travaux de la journée pharmaceutique du Snapo, a rappelé le contexte économique dans lequel évoluent les pharmacies. Il affirme que l'étau se resserre autour des produits remboursables ou soumis à prescription obligatoire. La politique d'austérité et de régulation des dépenses de la santé mettent à mal les pharmaciens d'officine qui voient leurs marges bénéficiaires se rétrécir comme une peau de chagrin. Cette situation, estime Messaoud Belambri, met les pharmaciens dans des situations économiquement difficiles avec des revenus en baisse. Le système du tiers payant représente actuellement entre 70% et 85% du chiffre d'affaires des officines, d'où une quasi dépendance au système Chifa. Si le Snapo se dit soucieux de l'accès aux soins pour tous du système de sécurité sociale et de la pérennité du système de sécurité sociale, le Snapo se dit tout aussi soucieux de la survie des 11 000 officines. Pour maintenir leur activité, le syndicat plaide pour l'adoption de politiques qui garantissent leur pérennité. Le Snapo estime dans ce cadre que les compléments alimentaires doivent être exclusivement vendus en pharmacie. Il considère qu'une automédication encadrée renforcera le rôle du conseil du pharmacien, réduira les dépenses de santé et permettra d'équilibrer la balance du système de sécurité sociale. Messaoud Belambri appelle à la mise en place de mesures rémunération du pharmacien dans le cadre du conseil et des actes pharmaceutiques assurés au niveau des officines. Il estime que l'automédication n'était pas propre à l'Algérie, affirme le président du Snapo. Il existe dit-il un observatoire européen sur l'automédication et de véritables stratégies gouvernementales pour responsabiliser les patients. Ces derniers, dit-il, s'orientent vers l'automédication pour éviter les dépenses liées à la sécurité sociale car souhaitant se soigner rapidement sans attendre un rendez-vous médical. Pour le président du Snapo, dans beaucoup de systèmes de santé, l'automédication joue un rôle régulateur et l'Algérie ne doit pas faire exception. N. I.