«Le FLN n'est pas un bien vacant ! Les présidentielles non plus ! » C'est le secrétaire général du Front de libération nationale, Djamel Ould-Abbès, qui l'affirmait, avec insistance, hier, devant les 120 mouhafedhs du parti réunis à l'hôtel Le Mouflon d'Or, de Ben-Aknoun, à Alger. En cette seule phrase, il aura presque tout dit, s'agissant de la prochaine élection présidentielle et, accessoirement, de la mission précise du FLN pour les mois à venir. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - A pratiquement une année seulement du rendez-vous majeur de la présidentielle, l'ex-parti unique se lance, comme en 1998, dans la campagne de promotion de la candidature de Abdelaziz Bouteflika. Ould-Abbès le dira même clairement, dans son allocution d'ouverture de la réunion des mouhafedhs : «Cette réunion sera cruciale car elle sortira avec des décisions. La parole vous sera donnée parce que nous allons commencer à nous préparer pour 2019.» Rappelons auparavant l'opération lancée avec les mouhafedhs du parti au niveau national et consistant à l'établissement, au niveau de chaque wilaya, du bilan exhaustif, «secteur par secteur» des vingt années de règne de Abdelaziz Bouteflika, le secrétaire général annoncera que, jusqu'à présent, quarante-deux wilayas ont finalisé leur rapport. «Nous avons initialement prévu de réunir le comité central pour le 19 mars. Seulement, 42 dossiers ont été finalisés jusqu'à présent. Lorsque l'ensemble des wilayas auront remis leur rapport, nous allons tout soumettre au comité central.» Ceci d'un côté. De l'autre, le secrétaire général soumettra à la prochaine réunion du comité central un document qui constituera une base de travail pour la prochaine présidentielle, voire même au-delà ! Comme nous l'annoncions dans l'une de nos précédentes éditions. «Une nouvelle bataille nous attend. Il s'agit de la mise en œuvre de la feuille de route tracée par le Président Abdelaziz Bouteflika pour le pays, pour la période 2020-2030», révélera Ould-Abbès aux mouhafedhs auxquels il précisera encore que ce document sera «actualisé d'ici la fin de l'année et sera soumis au Président». Inutile de préciser que le FLN n'aurait jamais osé prendre une telle initiative sans l'accord ou l'instruction du premier concerné. Ould-Abbès ajoutera cette phrase, immédiatement après : «Un Président avec qui nous allons poursuivre le chemin.» Comme en 1998 donc, c'est à travers le FLN que Abdelaziz Bouteflika lancera quasi-officiellement sa candidature pour, cette fois, sa propre réélection en 2019. La réunion des mouhafedhs de ce samedi 17 mars marquera d'ailleurs la fin du faux suspense entretenu sciemment jusque-là, autour du cinquième mandat. Tout est dans la résolution finale sanctionnant la réunion des mouhafedhs, rendue publique hier après-midi. Le choix des mouhafedhs pour une telle annonce n'est d'ailleurs pas fortuit : il s'agit, en effet, des 120 mouhafedhs du parti, représentant l'ensemble de la base à l'échelle nationale qui, désormais, de manière officielle et solennelle, annoncent, via cette résolution, ce qui suit : «Nous, mouhafedhs du parti et à travers eux, l'ensemble de la base militante, les membres du comité central et tous les élus nationaux et locaux, réaffirmons, encore une fois à Son Excellence le Président de la République, le moudjahid Abdelaziz Bouteflika, président du parti, notre soutien total à la nécessaire poursuite de ses responsabilités suprêmes pour lesquelles il avait été élu par le peuple algérien, le 17 avril 2014 en vue de préserver l'unité nationale ainsi que les acquis obtenus grâce à la sécurité, la paix et la stabilité.» Il s'agit, là, du premier appel pour un cinquième mandat, clairement exprimé par le premier parti du pays, majoritaire au gouvernement, au Parlement et aux Assemblées locales et, surtout, présidé et contrôlé par Abdelaziz Bouteflika en personne. A n'en pas douter, il s'agit, autrement dit, ici, du coup de starter officiel pour le lancement de la campagne générale pour la «promotion» du cinquième mandat. K. A.