L'Algérie compte 22 746 cas de tuberculose avec une incidence de 14,8 cas pour 100 000 habitants. Un chiffre jamais atteint, se félicite le ministre de la Santé. La prédominance de la tuberculose extra-pulmonaire inquiète les spécialistes. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Ne pas considérer la tuberculose comme une maladie du passé et rester vigilant. Le message du ministre de la Santé en direction des professionnels de la santé est clair : ne pas baisser la garde en dépit du recul de la maladie en Algérie. Mokhtar Hasbellaoui affirmait jeudi que «l'incidence de 14,8 cas pour 100 000 habitants en 2017 est un chiffre jamais atteint depuis l'indépendance». Côté statistiques, il fait état de l'enregistrement de 22 746 cas de tuberculose déclarés en 2017 avec 7 389 cas de tuberculose pulmonaire et 6 011 cas de tuberculose contagieuse avec une incidence de 37 cas pour 100 000 habitants. L'Algérie ne fait pas figure d'exception puisque plusieurs pays enregistrent un accroissement des tuberculoses extra-pulmonaires. Une inquiétude partagée par le Dr Sofiane Alihalasssa, chargé du Plan national de lutte contre cette maladie, qui affirme que sur les 22 780 cas recensés en 2017, 15 409, soit 67%, étaient des cas de tuberculose extra-pulmonaire. La wilaya de Médea se classe en tête en termes de nombre de cas suivie de Blida, d'Oran, de Bordj-Bou-Arréridj et de Sétif. Des cas présumés, pas toujours confirmés d'où un appel aux professionnels de la santé pour l'élaboration de diagnostic précis surtout que l'Algérie espère éradiquer la maladie à l'horizon 2030. Le ministre de la Santé affirme que l'Algérie fait de cet objectif une priorité. Il s'exprimait à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose, affirmant qu'«en Algérie, l'accent sera mis sur le renforcement de la lutte contre la tuberculose, non seulement au niveau politique, représenté par le ministre chargé de la Santé, mais aussi à tous les niveaux: les walis, responsables locaux, parlementaires, dirigeants communautaires, professionnels de la santé, associations et autres partenaires qui doivent tous s'engager dans ce combat», ajoutant que la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose est «une autre occasion d'amplifier les efforts entamés depuis le Plan de relance du programme national de lutte contre la tuberculose en 2000, et soutenir la poursuite de la baisse de l'incidence au niveau national des cas de tuberculose, notamment la tuberculose extra-pulmonaire». L'ensemble de la communauté de la santé est appelé à «conjuguer les efforts pluridisciplinaires permettant d'améliorer le diagnostic et le traitement des cas de tuberculose extra-pulmonaire». N. I.