Lancées par le regretté M'hamed Benguettaf du temps où il était directeur du Théâtre national algérien (TNA), les Journées théâtrales du Sud en sont à leur 8e édition. Le Soudan est l'invité d'honneur de cette édition 2018, qui se tient au Théâtre national algérien Mahieddine-Bachtarzi à Alger (TNA), sous le slogan : «la pratique théâtrale algérienne dans le sud : expériences et perspectives». Le programme de cette manifestation, qui s'étale du 25 au 29 mars, comporte six représentations de troupes et coopératives de Biskra, Adrar, Tamanrasset, Naâma, Djelfa, Laghouat et Tindouf, entre autres. Les créateurs intéressés par l'écriture dramaturgique peuvent participer au concours du «meilleur texte théâtral» dont les lauréats seront dévoilés lors de la cérémonie de clôture. Un atelier de formation encadré par le metteur en scène irakien Fadel Soudani et des conférences sur des thématiques en rapport avec la pratique du théâtre figurent également au programme de ces journées visant notamment à encourager la pratique théâtrale dans le Sud algérien et servir de tremplin aux hommes et femmes de théâtre (comédiens, metteurs en scène). En ouverture, la pièce halat houb (cas d'amour) écrite par l'Irakien Falah Shaker et mise en scène par Akbaoui Cheikh a été présentée sur les planches du TNA. Produite en 2016 par la troupe Oussoud Al Khachaba des arts dramatiques d'Adrar, la pièce parle d'une histoire d'amour en temps de guerre. La pièce El Oued El Gharbi (le fleuve occidental), une comédie sur le conflit de générations et l'invasion culturelle, notamment l'influence culturelle occidentale sur la jeunesse, a été ensuite présentée lundi à Alger au TNA, dans le cadre des 8es Journées du théâtre du Sud. Produite par l'association Alwane de Naâma en collaboration avec le Théâtre régional de Saïda, la pièce d'une durée de 60 minutes, écrite par Anis Hourt et mise en scène par Kadda Djenah qui joue également dans cette pièce, traite d'un conflit de deux générations antagonistes. Ce conflit est symbolisé par le jeune Lahlali, incarné par le comédien Merouane Tilouli et «l'ancien» Lounès, campé par Kadda Djenah, s'accusant mutuellement de vouloir imposer, l'un à l'autre, son mode de vie. Les deux protagonistes que tout, apparemment, oppose se partagent toutefois le même sol, symbole certainement d'un «destin commun» et de la nécessité de s'entendre face à un ennemi étranger qui, une fois ses objectifs atteints, ne fera pas de différence entre les «bons» et les «mauvais» autochtones. Servi dans un arabe dialectal bien compris par le public, le spectacle a séduit par le jeu des comédiens qui ont brillé par un discours riche en métaphores et autres «maâni». Le ministre de la Culture, M. Azzedine Mihoubi, a déclaré que les Journées du théâtre du Sud, devenues un rendez-vous annuel important, sont «un espace d'expression pour les troupes théâtrales des villes du Sud pour faire connaître leurs expériences» dans le 4e art. le directeur du TNA, M. Mohamed Yahiaoui, a qualifié de «particulière» l'édition 2018 de ces journées qui, dit-il, «gagnent en professionnalisme» d'année en année. Les 8e Journées du théâtre dans le Sud se poursuivent jusqu'à ce soir jeudi. Le Soudan, invité d'honneur donc de cette de cette 8e édition, participe aussi à cette manifestation avec la troupe Ritadj qui présentera sa pièce Ahdjiba-iliktrouniya (écrans ou barrières électroniques) aujourd'hui en clôture de ces journées. Kader B.