Pas de statistiques officielles mais une estimation. Le nombre d'autistes en Algérie est de l'ordre de 400 000. Leur prise en charge n'est pas optimisée. Le manque de personnel formé et la difficulté d'accès à l'éducation constituent les obstacles auxquels font face les parents d'enfants autistes. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - La prise en charge des enfants autistes nécessite davantage de moyens mais également une approche consensuelle. Qu'il s'agisse de structures d'accueil ou de ressources humaines, beaucoup reste à faire. Faisant hier un bilan de ses activités du Comité intersectoriel de l'autisme (CNIA), le Pr Chakali a dressé un état des lieux, mettant l'accent sur les problèmes liés à la ressource humaine mais également à ceux liés à la formation des personnes dédiées à la prise en charge des enfants. L'offre de soins est, quant à elle, insuffisante et doit être renforcée. Le Comité national intersectoriel de l'autisme œuvre pour l'intégration des enfants autistes dans le milieu scolaire. Un texte dédié à la création de crèches spécialisées a été élaboré. Il est au niveau du secrétariat général du gouvernement. Les enfants autistes doivent également pouvoir fréquenter les écoles. Si à ce niveau, des efforts sont faits, la formation professionnelle est, quant à elle, inaccessible pour les enfants autistes en raison de l'absence de textes autorisant leur intégration. Plus sensible à la problématique, le secteur de l'éducation a introduit un module sur l'autisme dans la formation initiale des enseignants. Pour récolter davantage de données sur la prévalence de l'autisme mais également les méthodes de prise en charge, le CNIA a lancé une enquête qui va viser six centres d'accueil à travers le pays. Les résultats de l'enquête seront restitués fin avril en cours. Intervenant à l'ouverture des travaux de la Journée mondiale de sensibilisation à l'autisme, le ministre de la Santé a mis l'accent sur la nécessité de faire des diagnostics précoces. Cela, dit-il, nécessite le renforcement des moyens pour y arriver mais surtout d'arriver à réglementer les pratiques thérapeutiques sur des bases scientifiques et une approche consensuelle. Mokhtar Hasbellaoui s'est dit satisfait du chemin parcouru et a considéré que la célébration de cette journée était une occasion d'échanger entre professionnels et mouvement associatif pour faire un bilan de ce qui avait été fait. Le chemin est désormais tracé, assure-t-il, avec la mise en place officielle du Comité intersectoriel de l'autisme qui, dit-il, témoigne de la volonté ferme et inlassable de répondre aux besoins des personnes et leurs familles. Un ambitieux programme de formation est tracé pour optimiser la prise en charge des autistes et faciliter leur circulation à l'intérieur du système de santé sans que cela soit coûteux pour les parents. Implication de tous pour accorder une attention à cette frange, leur permettre d'être mieux intégrés à la société. Le Pr Terranti, pédopsychiatre, affirme qu'il n'existe pas de méthodes idéales mais qu'il fallait les combiner pour assurer une bonne prise en charge. N. I.