Le Front de libération nationale appelle officiellement Abdelaziz Bouteflika à se présenter pour un cinquième mandat, en prévision des élections présidentielles prévues en avril 2019. Certes, le FLN a déjà eu à exprimer sa position sur cette question, à travers notamment ses mouhafedhs, ses parlementaires ou à l'occasion des rencontres régionales présidées par Djamel Ould-Abbès. Mais, depuis hier, l'appel est officiel et solennel. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Cela s'est fait à l'occasion de la réunion de l'Instance de coordination du parti, qui regroupe l'ensemble des hauts cadres que le FLN compte en son sein et au sein des institutions de l'Etat. En l'occurrence, cette instance est composée, donc, outre des membres du bureau politique, des ministres en exercice, à savoir les ministres des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, de la Justice Tayeb Louh, de l'Enseignement supérieur, Tahar Hadjar, des Relations avec le Parlement, Beda Mahdjoub, de la Poste et des Télécommunications, des Technologies et du Numérique, Houda Feraoun, et de la Solidarité nationale, Ghania Idalia. D'anciens ministres également, comme Abdelkader Ouali, Abdelmalek Boudiaf, Abdesselam Chelghoum, Nadia Labidi, Mohamed Djellab, Sid Ahmed Ferroukhi, Aïcha Tabago. On y trouve, aussi, de hauts cadres à la présidence de la République comme le secrétaire général Haba El Okbi, ou le conseiller Benamar Zerhouni. Cette Instance de coordination comprend, par ailleurs, les présidents des groupes parlementaires du parti au Sénat et à l'APN, les vice-présidents de ces deux Chambres, les présidents des commissions permanentes à l'Assemblée et au Sénat ainsi que les présidents des commissions permanentes du comité central. Une composante assez éloquente en fait. Le secrétaire général du parti, Djamel Ould-Abbès, a réuni tout ce beau monde, hier, au siège du FLN à Hydra pour, officiellement, présenter la première mouture du rapport final que la Commission nationale installée à cet effet était chargée préparer en guise de synthèse des rapports de wilayas portant bilan des quatre mandats de Abdelaziz Bouteflika. «C'est le premier parti à avoir réussi à faire un tel travail colossal», dira Ould-Abbès à propos de cette opération. Dans son intervention, il rappellera également l'ensemble des précédentes activités du parti de ces dernières semaines. Toutes, du reste, et systématiquement, sanctionnées par des résolutions finales appelant Bouteflika «à poursuivre sa mission à la tête de l'Etat». Ould-Abbès saisira cette occasion pour lancer : «J'ai, ici, l'ensemble des communiqués parvenus de la base du parti, à travers les quarante-huit wilayas, plus celui des mouhafedhs et des parlementaires. En tout, pas moins de soixante-dix communiqués ou résolutions, que je vais transmettre à Son Excellence le président de la République, président du parti.» Puis, il ajoutera, de manière officielle : « Au nom de l'ensemble de la direction du parti, des parlementaires, des élus, et, bien sûr, des 700 000 militants du FLN à travers l'ensemble du territoire national, j'ai la responsabilité et l'honneur de demander et d'exhorter le président de la République, président du parti, de poursuivre sa mission à la tête de l'Etat. Nous, nous le demandons et la décision finale lui appartient, bien sûr. Mais notre plus grand souhait est qu'il daigne accepter notre demande.» Il s'agit, là, du premier appel exprimé publiquement par une entité partisane en direction de Abdelaziz Bouteflika à se présenter pour un cinquième mandat et ce, à seulement une année du rendez-vous des présidentielles. Bien évidemment, cet appel sera réitéré par la résolution finale adoptée par la réunion de la coordination nationale. Le FLN, parti présidentiel, a donc officiellement tranché sur cette question des présidentielles en désignant «nommément» son propre candidat. A prévoir, dès lors, une avalanche d'appels similaires qui émaneront de l'ensemble des organisations inféodées au parti en attendant les autres partis et grandes organisations comme l'UGTA, etc. K. A.