Le FLN est pour un cinquième mandat présidentiel de Bouteflika, ce qui n'est pas une surprise en soi, mais il refuse d'être un tremplin pour des prétentions présidentielles d'anciens cadres ou proches du parti. C'est, en substance, le message lancé, hier, par le secrétaire général de l'ex-parti unique, Djamel Ould Abbès, lors de son point de presse tenu en marge de sa rencontre avec les mouhafedh et les présidents des commissions permanentes à Alger. «Le FLN ne se vend ni ne s'achète», a-t-il décrété en direction des «milieux qui tentent d'exploiter politiquement le parti en prévision de la prochaine élection présidentielle». Le nom de l'ancien chef du gouvernement, Mouloud Hamrouche, revient avec insistance ces derniers temps comme un sérieux prétendant à El Mouradia sinon le candidat consensuel. Alors qu'il a officiellement interdit aux cadres de son parti d'appeler publiquement à un cinquième mandat, Ould Abbès ne s'est pas empêché d'évoquer le sujet à cette occasion même si c'est à travers une illusion à peine voilée à ce propos. Il précisera que «nous allons encore faire du chemin avec lui», alors qu'il n'a pas hésité, début mars, à menacer de représailles ceux qui ne souscrivent pas à la ligne de conduite du parti quant à cette question. «Tous ceux qui transgressent le statut et le règlement intérieur du parti passeront à la commission de discipline», a-t-il tenu à avertir. Le SG du FLN, qui avait déjà rappelé l'instruction donnée aux militants leur interdisant catégoriquement de parler du cinquième mandat, a traité de «parasites» ceux qui s'agitent autour de ce sujet. Rappelons que parmi les cadres partisans qui ont été officiellement convoqués devant le conseil de discipline figurent les deux députés de Annaba et Tébessa, Baha Eddine Tliba et Mohamed Djemaï coupables d'avoir créé la Coordination de soutien au cinquième mandat du président Bouteflika, annoncée par le député de Annaba. «Le chef de l'Etat est le président du FLN. Le premier et dernier mot lui revient. Quand il nous informera, on vous transmettra. On ne rentre pas dans ses prérogatives», a encore indiqué Ould Abbès. Cette rencontre a été aussi l'occasion à ce dernier de réitérer l'allégeance du FLN au président de la République qu'il a qualifié d'«homme des miracles qui ne parle pas beaucoup mais qui intervient dès qu'il y a blocage». Il rappellera, à cette occasion, les émeutes du sucre et de l'huile en 2011, les événements de la Kabylie, citant également le Printemps arabe, la promotion politique de la femme avec l'amendement de la Constitution ainsi que le conflit entre le Cnapeste et le ministère de l'Education nationale où «le FLN a fait le médiateur sur instruction du président Bouteflika». Dans son intervention devant la presse, Ould Abbès a indiqué que les structures de base ont achevé le travail de bilan dont elles avaient été chargées pour mettre en valeur l'action du président Bouteflika depuis son arrivée au pouvoir en 1999. «Ces rapports sont prêts et serviront de base pour l'élaboration d'un document global qui sera remis au président Bouteflika, après son actualisation, et ceux qui posent des questions sur les 1.000 milliards de dollars y trouveront les réponses à leurs interrogations», dira-t-il encore.