La généreuse pluviométrie enregistrée jusque-là a permis d'atteindre 64% des capacités de stockage dont dispose le pays, a confié le directeur général de l'Agence nationale des barrages et transfert (ANBT), Arezki Beraki. Une quinzaine de barrages ont atteint les 100%, a ajouté l'invité de la Chaîne 3, hier, pour assurer que l'alimentation en eau potable ne devrait pas poser de problème cet été. Si l'on doit se fier aux propos du DG de l'ANBT, aujourd'hui l'Algérie a emmagasiné une ressource qui lui permet d'avoir une autonomie pour plus d'une année en matière d'alimentation en eau potable, de quoi passer l'été et même l'hiver prochain en toute quiétude. Une embellie que l'on doit à des taux de remplissage comme on en a rarement vu. En effet, une quinzaine de barrages ont atteint le taux de 100% alors que 26 autres le sont à plus de 85%. A l'est du pays, par exemple, la majorité des barrages ont franchi le cap des 80% du taux de remplissage. «Un niveau de stockage très confortable», selon l'appréciation d'Arezki Beraki qui, toutefois, a fait état du seuil critique enregistré au niveau de trois barrages, dont celui de Aïn-Dalia à Souk-Ahras, qui alimente également les wilayas de Tébessa et Oum-el-Bouaghi et occasionnellement une partie de Guelma. Des dispositions ont été prises pour pallier la situation en recourant à l'exploitation des ressources souterraines en procédant à des forages qui sont en cours de réalisation. Le barrage de Aïn-Zada, qui alimente plusieurs grandes agglomérations à l'instar de Sétif et El-Eulma, dans la wilaya de Sétif, et plusieurs autres villes dans la wilaya de Bordj-Bou-Arréridj, connaît, lui également, une situation difficile, tout autant que le barrage de Djorf-Torba à Béchar où une bâche flottante est en train d'être érigée. Aux voix qui s'élèvent ici et là sur un supposé gaspillage d'eau lorsque le plein est atteint, le DG de l'ANBT écarte d'un revers de main cette accusation en assurant que pratiquement rien ne se perd. Ainsi, pour ce qui est par exemple du barrage de Beni-Haroun, plein à 100%, une étude vient d'être finalisée pour permettre la récupération du trop-plein et le destiner à la région de Bellara qui a un besoin important en eau industrielle. «Il y a des années, par contre, où il y a des apports extrêmes, et comme les barrages sont conçus pour des capacités bien déterminées, le trop-plein passe derrière le barrage», explique Arezki Beraki. Quant à l'envasement, il ne dépasse pas les 14%, contrairement à ce que l'on pourrait croire, et les barrages envasés remontent tous à l'époque coloniale, a précisé le DG de l'ANBT avant d'assurer que l'Algérie est en train de se doter des moyens pour entretenir ses barrages grâce au déblocage des fonds nécessaires pour la fabrication par une entreprise publique de trois trains de dragage du genre de ceux qui étaient importés il n'y a pas encore longtemps. La première drague «totalement adaptée au contexte algérien» devrait entrer en service en principe en juin prochain. Il faut savoir que le dévasement coûte près de 200 DA le mètre cube extrait, mais l'avantage qu'offre le dévasement, ce n'est pas tant le volume d'eau extrait, c'est plutôt un gain de capacité, a expliqué l'invité de la Chaîne 3. Aux 80 barrages déjà en exploitation, d'autres viendront s'ajouter ces prochaines années, dont le dernier a été lancé la semaine dernière dans la wilaya de Tizi-Ouzou. Un patrimoine d'importance majeure pour l'ANBT qui, soit dit en passant, gère un budget de 1 000 milliards de dinars alors que le reste à réaliser atteint les 198 milliards de dinars. Az. Maktour