Ces équipements seront réceptionnés dès le mois de mars 2017. Le ministère des Ressources en eau (MRE) commence à mettre en œuvre sa stratégie de lutte contre les perturbations dans l'approvisionnement en eau potable (AEP) enregistrées ces derniers mois dans plusieurs wilayas du pays. L'envasement des barrages étant considéré comme l'une des principales raisons à l'origine du manque d'eau dans de nombreuses localités, la tutelle estime que des solutions immédiates à ce fléau doivent être trouvées et réalisées sur le terrain. L'envasement représente, selon le ministre, Hocine Necib, une des menaces les plus sérieuses qui affectent la bonne santé et le potentiel des barrages. Sur les 75 barrages en exploitation, 11 subissent ce phénomène. Ce qui diminue de 12% les capacités globales de mobilisation d'eau. D'où la décision de procéder au dévasement en urgence des ouvrages touchés. Pour cela, le MRE, par le biais de l'Agence nationale des barrages et transferts (ANBT), compte se doter de trois dragues et de trois petits bateaux de servitude. L'ANBT a d'ores et déjà passé commande à la société Alieco, une filiale de l'Entreprise nationale de charpente et de chaudronnerie (ENCC), spécialisée dans la fabrication des équipements hydrotechniques. Ces dragues ont une capacité de pompage de la mixture évaluée à 2 000 m3/heure. Ainsi, Alieco concevra, fabriquera et mettra en service ces trois dragues qui, selon les prévisions de la DG, seront livrées dès la fin du mois de mars 2018. Chaque train complet de dévasement (drague et navire de défrichement) coûtera à l'ANBT 1,4 milliard de DA. Conçues en modules, ces dragues peuvent être déplacées d'un barrage à un autre suivant l'urgence liée à un manque d'eau dans une région ou à un risque d'atteinte des organes vitaux d'un barrage. La fabrication de ces machines de dragage des barrages a été lancée hier pour la première fois en Algérie. Cette démarche caractérisée par un partenariat entre deux entreprises nationales apportera des avantages au secteur. Ces équipements, qui étaient jusque-là importés, seront désormais fabriqués localement avec un taux d'intégration de 70% et de 80% dans les deux années qui suivent pour atteindre 100% au bout de 5 ans. En ces temps de rigueur budgétaire, les dépenses en devises seront évitées, d'autant plus que les appareils seront produits en Algérie. Outre la promotion de l'outil de production nationale, ces conventions signées entre opérateurs économiques nationaux contribueront à la création de centaines de postes d'emploi et la pérennisation de ceux déjà existants. Par ailleurs, le MRE ne compte pas en rester là, puisqu'il projette en perspective, affirme M. Necib au cours d'une visite de la société Alieco, d'autres contrats pour le traitement des eaux usées, un domaine pas assez développé en Algérie et dont le pays est dépendant de l'étranger. Alieco sera également sollicitée pour la fabrication de stations d'épuration d'eau en monoblocs. "Dans ce contexte économique que vit le pays, nous allons, avec ces projets, réduire les dépenses en devises, encourager la production nationale, garantir l'intégration industrielle, créer des richesses et des postes d'emploi", souligne le ministre. Barrages : "Un taux de remplissage de 55%" Il annonce aussi l'approbation en Conseil des ministres d'un décret exécutif relatif à la maintenance, l'exploitation et la sécurité des barrages qui sera publié dans un mois au Journal officiel. Sur un autre registre, M. Necib rappelle qu'avec la réception des 9 nouveaux barrages d'ici à 2019, les capacités de stockage de l'eau seront portées à 9 milliards de m3, produits par 85 barrages. En ce qui concerne les eaux non conventionnelles, à savoir celles produites par les stations de dessalement de l'eau de mer, la production est évaluée actuellement à 2 millions de m3/jour, soit 17% de l'offre nationale en eau potable qui atteindra 20% d'ici la fin 2017. Pour les eaux épurées au profit de l'agriculture, le ministre indique que 400 millions de m3 émaneront des 200 unités d'épuration installées d'ici à 2018, pour permettre l'irrigation d'un total de 100 000 hectares. Interrogé sur le niveau actuel des barrages, il avoue que le taux de remplissage est de l'ordre de 55%... B. K.