Ali Laskri tient à rassurer la base militante du FFS mais aussi l'opinion publique nationale quant à se lancer dans une «dynamique politique et organique» dans ce qu'il appelle un «sursaut salvateur». M. Kebci - Alger (Le Soir) - Tout auréolé de l'éclatante victoire de son équipe lors du congrès extraordinaire du parti, tenu le week-end dernier, pour être porté à la plus haute instance dirigeante du front, le présidium, le député de Boumerdès par qui ce «tournant historique» est intervenu, lui qui avait démissionné de cette instance pour réclamer l'élection d'une toute nouvelle équipe dirigeante, s'est dit «déterminé» à «rendre le FFS aux militants», d'agir dans la «collégialité» et à organiser un 6e Congrès national «rassembleur». Avec, dans cette perspective, «l'implication de tous les militants, leurs structures et leur encadrement, dans toutes les étapes du dispositif de préparation» de ce rendez-vous. Seulement, avertissait Laskri, hier lors d'une conférence de presse, «on n'acceptera le retour que de ceux qui n'ont pas fait de mal au parti», affirmant que le FFS n'est pas «une auberge espagnole», et recommandant plus de «vigilance». Il a dit, par ailleurs, avoir comme «feuille de route le renouvellement des fédérations et des sections, celui des commissions du conseil national, l'organisation de la conférence nationale des élus et celle de la conférence nationale d'audit et la mise en place du comité d'éthique et du secrétariat national». Il n'a pas écarté la reconduction au poste de premier secrétaire national de Mohamed Hadj-Djilani même s'il a pris le soin de préciser que le «dernier mot reviendra à l'instance présidentielle» qui aura à en «débattre profondément». «Hadj-Djilani a eu à préparer les élections locales du 23 novembre dernier avec les bons résultats qui ont suivi. Il a également suscité une dynamique, notamment avec les acteurs de la mouvance sociale», dira-t-il. Interrogé si la victoire de son équipe signifiait la fin du «fameux cabinet noir» dont tout le monde parlait au FFS, Laskri a pris le soin de botter en touche, affirmant «ne pas s'inscrire dans cette projection», l'essentiel pour lui est d'avoir réussi le pari «d'imposer le débat aux militants». Et de promettre sous couvert de «corriger les dysfonctionnements», «nous procéderons chaque fois que de besoin à un assainissement démocratique comme préconisé par notre feu président Hocine Aït Ahmed». Une démarche qui s'apparente, même si Laskri s'en défend, à une revanche à prendre sur le clan des Baloul qui avait, selon le propre aveu de nombre de cadres et militants du parti, pris en otage le parti, en s'engageant dans une purge qui voile mal son nom. Ceci même s'il précise agir dans la «collégialité et le consensus à tous les niveaux». Concernant les prochaines élections présidentielles, le membre de l'instance présidentielle du FFS a soutenu «qu'il est prématuré de se positionner sur la question» qui, a-t-il ajouté, «ne figure pas dans notre agenda». Pour lui, cette élection présidentielle ne pourra pas constituer la «solution à la crise de système» qu'endure le pays, regrettant que «les décideurs n'aient pas voulu nous suivre» dans notre offre portant reconstruction du consensus national. «Nous avons consenti d'énormes sacrifices et des partis du pouvoir qui avaient dans un premier temps adopté l'idée, ont fini par reculer, forcés qu'ils étaient», a soutenu Laskri qui, néanmoins, soutient peser sur cette échéance par nos choix politiques pour une alternative démocratique, un processus constituant et une deuxième République». M. K.