Le Front des forces socialistes (FFS), décidera de la tenue ou non d'un congrès extraordinaire, le 9 mars prochain. Le Conseil national du parti qui s'est réuni ce weekend n'a pas tranché la question débattue suite à la démission d'Ali Laskri, membre de l'Instance présidentielle, réduite désormais à deux membres, impliquant automatiquement la convocation d'un tel rendez-vous. Le vieux parti de l'opposition devra donc continuer à vivre une situation d'impasse en attendant «la session extraordinaire du CN convoquée au 9 mars». Les deux courants dominants au sein de cette instance n'ont pas pu s'entendre vendredi lors des débats qui se sont poursuivis jusqu'à 2h de la matinée d'hier, et que des sources fiables qualifient de «houleux et chauds». Il y a même eu des moments de «montée de tension» où des membres ont dénoncé la mainmise d'un clan sur la prise de décision en dehors des instances du parti. «Baloul dégage !», a-t-on scandé selon certains témoignages qui décrivent une situation inédite dans l'histoire du parti. Un black-out total a en tout cas entouré les travaux du CN où la presse a été empêchée d'accéder au siège national sis à l'avenue Souidani Boudjemaa. En attendant la prochaine session décisive, le bureau du CN dont la présidence a été confiée à Mohand Amokrane Chérifi, se chargera de rédiger un rapport détaillé des débats et propositions qui se déclinent à présent, et «sur la base duquel la question du congrès extraordinaire sera tranchée», indiquent nos sources. Autre décision prise est celle relative à «la suspension de Mohamed Nebbou», député et membre du Conseil national du parti suite à ses déclarations dans la presse annonçant «la tenue d'une réunion à l'effet d'éviter le congrès extraordinaire». Le premier secrétaire national du parti avait déjà recadré le concerné, indiquant que «le secrétariat national du FFS n'a nullement tenu de réunion après le retrait d'Ali Laskri de l'Instance présidentielle du parti». «Par ailleurs, et conformément aux textes, le premier secrétaire est le porte-parole, il n'a de ce point mandaté aucune personne pour s'exprimer au nom du FFS. Les déclarations n'engagent dès lors que leurs auteurs», avait écrit Mohamed Hadj Djilani dans une mise au point. La suspension n'a pourtant pas touché Aziz Baloul qui, lui aussi, s'est permis des déclarations dans les colonnes d'un journal. D'après nos sources, «il ne fallait pas que ces décisions paraissent comme une purge ou un règlement de comptes» et «Nebbou aurait été écarté bien avant la session du CN». Majorité Désormais, le premier secrétaire national est seul maitre à bord au sein du FFS. Hadj Djilani continuera à gérer les affaires courantes et tentera d'éviter que le bateau coule et emporte avec lui l'histoire d'un grand parti réduit aujourd'hui, à une coquille vide que certains tentent de contrôler pour servir leurs intérêts et «le proposer en service», comme l'avait prédit Rachid Halet, membre du présidium exclut en décembre 2016. Le plan du clan que l'on désignait autrefois sous l'appellation du «Cabinet noir» soutenu par la «revenante» Salima Ghezali, et qui consistait à déloger Hadj Djilani et préparer un congrès sur mesures, a échoué. Au sein du CN, «la majorité est pour l'organisation d'un congrès extraordinaire comme le stipule l'article 48 des statuts», affirment nos sources. Un congrès «dans l'intérêt salvateur du parti, à travers l'élection d'une nouvelle Instance présidentielle, ce qui va amener une nouvelle dynamique politique d'espoir de tout un peuple», avait estimé Laskri dans sa lettre de démission adressée aux militants le 11 février dernier. En tout état de cause, la période qui nous sépare du 9 mars peut constituer une occasion pour les adversaires d'un congrès extraordinaire, afin de trouver les tractations et arrangements qu'il faut pour l'éviter. Une telle issue serait pourtant comme un retour à la case de départ pour le FFS qui a tant besoin d'un renouvellement de direction, avec un personnel capable de créer une rupture avec les vieilles pratiques. Autrement, un déclic.